Jusqu’au 6 janvier, le gouvernement a pris la décision de fermer les discothèques pour limiter la propagation du COVID-19. Une décision contestée sur le fond, qui intervient pour le mois le plus important de l’industrie de la fête.
Les discothèques sont-elles les victimes privilégiées du gouvernement dans cette pandémie ? C’est en tout cas ce que semble penser Henri-Pierre Danloux qui estime que le secteur est un « bouc émissaire » pour le gouvernement. Le gérant de la boîte Le Bayokos à Alençon (Orne) dit que « c’est un non-sens de fermer 1 300 établissements. Ce n’est pas comme cela qu’on va arrêter une épidémie de cette ampleur ».
Une décision qui a été prise par le Premier Ministre Jean Castex en connaissance d’une étude de l’Institut Pasteur démontrant une plus grande contamination dans les lieux festifs. L’étude démontre que le risque de contamination dans une discothèques augmentait de 790% malgré les mesures sanitaires en vigueur (pass sanitaire, port du masque, aération etc…).
« Les jeunes ne vont pas subitement s’arrêter de sortir »
Une étude contestée par la profession. Henri-Pierre Danloux nous assure qu’elle est « biaisée » et qu’il vaudrait mieux pour les jeunes de sortir « dans les discothèques plutôt que dans des soirées clandestines sans contrôles ».
Les professionnels de la fête avertissent sur le besoin de sortir pour leur clientèle en ce mois de décembre qui « représente le plus gros mois de chiffres d’affaires » nous lâche Henri-Pierre Danloux. Il est évident pour le gérant de la seule boîte d’Alençon que « ce n’est pas parce que les boîtes sont fermées que les jeunes vont subitement s’arrêter de sortir […] Il y a toujours un vrai attrait pour la fête ».
Des sorties qui pourraient les mettre en danger selon l’étude de l’Institut Pasteur publiée dans la revue The Lancet Regional Health Europe puisque les risques de contamination dans les soirées privées augmenteraient de 350%.
Les bars prochaines cibles ?
Pour l’instant, le Gouvernement n’a fermé que les discothèques pour 4 semaines, mais si le taux d’incidences continue de grimper ou si le variant Omicron augmentait le nombre de cas graves, l’exécutif pourrait être tenté de fermer d'autres lieux festifs. Les bars pourraient être les prochains établissements à devoir fermer. Un adulte de moins de 40 ans ayant 90% de chances de plus d’être contaminé qu’une personne ne fréquentant pas de pub.
Des considérations auxquelles Henri-Pierre Danloux ne veut même pas penser. Le Bayokos avait rouvert en premier dans l’Orne en juillet veut « croire en sa bonne étoile. Même si dans cette crise, nous avons été ceux qui ont traversé l’épreuve de la manière la plus difficile. J’espère que ces quatre semaines ne seront pas prolongées ».
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