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C'est un film d'animation mais pas vraiment pour les plus petits. C'est l'histoire de Croc Blanc, adaptée du célèbre roman de Jack London où le réalisateur, Alexandre Espigares a tenu à garder la férocité du monde sauvage, tel que l'écrivain l'avait écrit en s'inspirant du grand Nord américain. Alors que trop souvent, les dessins animés pour enfants racontent des histoires où les loups deviennent amis avec les lapins et où les ours blancs sont végétariens, ici les chiens se battent entre eux, les loups font vraiment peur et les poules sont tuées pour être mangées. Le film décrit un monde où les animaux sauvages sont vraiment sauvages.
Le réalisateur a choisi de ne pas faire parler les animaux et s'appuie sur une subtile mise en scène pour faire avancer le récit. Le graphisme est superbe, proche de l'univers de la bande dessinée. Les paysages de hautes montagnes enneigées sont splendides et c'est un enchantement de voir le jeune Croc Blanc, mi-loup mi-chien, faire son apprentissage en compagnie de Kiché, sa mère.
Les hommes aussi sont une menace, trappeurs cherchant des peaux et des fourrures, indiens faisant du troc ou aventuriers cherchant de l'or. Croc Blanc attire leur convoitise. Pour son malheur, il est beau, il est fort et on va le dresser à devenir un chien de combat, une activité très lucrative.
La rencontre de Croc Blanc avec les hommes est donc plutôt violente. C'est un parcours assez cruel où sa force naturelle est détournée en agressivité, à une époque où la violence régissait beaucoup de relations entre les hommes, et entre les animaux et les hommes. Pour Croc Blanc, il y aura beaucoup de découvertes terrifiantes, d'abandon, de dressage et de renoncements, où il faut apprendre à qui faire confiance. Aboiements assourdissants, combats féroces, le réalisateur a tenu à faire ressentir cette violence sans la montrer entièrement. Notamment en s'appuyant sur la bande son très réaliste.
L'animation - et ici elle est de grande qualité - permet une distance bienvenue face aux situations les plus violentes. Et heureusement la fin est plus apaisante pour Croc Blanc et la beauté de la nature et du monde sauvage peut reprendre ses droits. Mais le récit est d'abord une aventure épique doublée d'un manifeste écologique qui respecte l'animal. Non pas comme une bête de compagnie que l'être humain veut trop souvent contraindre à son propre mode de vie mais un être vivant qui a besoin de tuer pour vivre et d'espace pour être libre. Bref, un très beau film qu'on peut aller voir en famille, à partir de 8 ans.
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