En ce temps-là,
Jésus était en route ;
deux aveugles le suivirent, en criant :
« Prends pitié de nous, fils de David ! »
Quand il fut entré dans la maison,
les aveugles s’approchèrent de lui,
et Jésus leur dit :
« Croyez-vous que je peux faire cela ? »
Ils lui répondirent :
« Oui, Seigneur. »
Alors il leur toucha les yeux, en disant :
« Que tout se passe pour vous selon votre foi ! »
Leurs yeux s’ouvrirent,
et Jésus leur dit avec fermeté :
« Attention ! que personne ne le sache ! »
Mais, une fois sortis,
ils parlèrent de lui dans toute la région.
Source : AELF
Cet épisode évangélique, derrière une apparente réussite de Jésus qui guérit deux aveugles, est assez triste et nous renvoie, chacun, à notre condition de pécheur. Le péché, c’est d’être repliés sur nous-mêmes. C’est tout l’inverse de l’attitude de Jésus. Jésus est totalement donné, donné à son Père dans le mystère de la Trinité, donné à l’humanité dans le mystère de l’Incarnation. Il ne fait pas les choses à moitié, et c’est la première chose que nous pouvons contempler dans l'évangile d'aujourd’hui. Il prend en compte ce que nous sommes, nos souffrances et nos préoccupations. Il a de la compassion pour ces aveugles qui souffrent. Pourtant, eux sont incapables d’entrer dans les perspectives de Jésus, ils restent bloqués dans leur souffrance quand ils sont dans la souffrance et dans leur joie quand ils sont dans la joie de la guérison. Cela me fait penser aujourd'hui à ceux qui ne vivent qu’à travers ce qu’on pensera d’eux, qu’à travers les réseaux sociaux. Si les réseaux sociaux avaient existé, ces deux personnes, qui ont été guéries par Jésus, auraient publier immédiatement le récit de ce qui leur est arrivé, avec de nombreux selfies et des hashtags du style #jésusguérit, mais Jésus leur a justement demandé d’être discrets. Cette discrétion, elle a deux raisons : la première, à laquelle nous pensons immédiatement, c’est qu’en guérissant, Jésus risque sa vie. D’ailleurs les pharisiens ne cessent, par jalousie ou parce qu’ils se sentent dépossédés, de condamner les actions de Jésus et en particulier les miracles qui accréditent sa puissance divine. D'ailleurs Jésus finalement sera condamné parce qu’il a ressuscité Lazare et fait de nombreux miracles. Mais la deuxième raison pour laquelle Jésus demande la discrétion, c’est pour les aveugles eux-mêmes, pour chacun de nous lorsque nous recevons une grâce. Jésus nous invite au silence, pour que nous puissions accueillir spirituellement cette grâce et en comprendre le sens profond, pour que nous puissions aussi entrer dans une relation vivante, dans un dialogue intime avec Dieu, dans le silence de notre cœur. Nous ne sommes pas sauvés parce que nous sommes guéris, nous sommes sauvés parce que nous sommes capables de rendre grâce, d’entrer en relation personnelle avec Dieu, et surtout, parce que nous sommes capables d’aimer comme Jésus, de nous mettre du côté de l’autre, de faire nôtres ses préoccupations, ses souffrances ; lorsque nous sommes capables de nous détourner du péché qui nous replie sur nous. Ces hommes ont certes été guéris ; puissent-ils maintenant entrer dans le mystère pascal, dans le mystère du salut que Jésus est venu leur annoncer.
Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
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