Avoir réussi à convaincre 26 capitales d’organiser ces débats citoyens, ce n’était pas si attendu et c’est un vrai succès de la diplomatie française . Croyez-moi, beaucoup d’Etats n’étaient pas séduits. La volonté de rapprocher l’Europe des citoyens n’est pas une idée neuve. Organiser des conférences non plus. Mais le contexte a changé : l’incompréhension face aux projets commun augmente. A chaque scrutin électoral le doute est visible. Le Brexit a pu être un signal d’alarme, mais le résultat en Italie de forces eurosceptiques pousse à régir, même si elles ne pousseront pas jusqu’à la sortie de l’Union européenne.
Expliquer, comprendre, représente un véritable moyen de convaincre. Mais les dialogues citoyens ne sont pas que de l’explication de texte des actions merveilleuses entreprises à Bruxelles. Si c’est un exercice de communication, ces dialogues seront une bulle qui éclatera rapidement. C’est pourquoi, les organisateurs insistent sur la volonté d’échange mais aussi de remontée des doléances. A travers toute la France, et vous l’avez compris de toute l’Europe, des évènements seront organisés par qui le souhaite -mairies, associations, écoles, entreprises même- pour échanger, mais surtout pour identifier les interrogations des citoyens et les réponses qu’ils attendent ou qu’ils peuvent apporter. Un compte rendu -ou un cahier des charges, cela dépend de quel côté on se place !-sera présenté aux chefs d’états et de gouvernement en décembre. Le temps est donc assez limité.
Rien n’empêche les partis politiques de se saisir cet exercice. Mais j’observe qu’ils parlent d’abord à leurs adhérents. Les consultations citoyennes visent à élargir le spectre des initiés. D’ailleurs les sceptiques peuvent s’emparer des sujets si l’événement est ouvert et fait de manière transparente. C’est d’ailleurs assez courageux car les débats sur l’Europe se traitent souvent entre convertis. Le but est que ceux qui le souhaitent puissent donner leur avis, chercher des solutions. C’est peut-être là où il faudra être vigilant. Il ne faudrait pas que cette initiative soit manipulée par des intérêts particuliers. Vous organisez sur un thème bien précis des débats, encadrés, et vous en faites un message politique. Si l’idée de ces échanges est assurément bienvenue, ils peuvent dégénérer en débats politiques classiques « pour ou contre » l’Europe avec des positions figées. Ce n’est pas un referendum, plutôt une agora qui est attendue.
Il y a ici un outil démocratique, disponible sur tout le continent. J’espère qu’il sera utilisé à bon escient car c’est une véritable opportunité pour faire valoir vos idées sur l’Europe, la comprendre, et vouloir l’améliorer. Cette chronique essaye modestement d’être une petite contribution à cet énorme édifice en chantier permanent !
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !