Samedi 13 avril, la ferme de la forêt à Courtes a rouvert ses portes aux visiteurs après deux ans de travaux. Découvrez le nouveau parcours de visite.
A une trentaine de kilomètres de Bourg-en-Bresse se cache cette traditionnelle ferme bressane tout juste rénovée. Lorsque l’on arrive sur le site, c’est un énorme mur en pisé qui nous accueille et nous accompagne jusqu’à l’entrée du bâtiment d’accueil, récemment construit. Ce mur c’est l’entreprise Morel qui en est l’auteur. Yannick Gabillet, maçon à l’entreprise Morel nous explique le principe.
Le pisé en fait c’est de la terre tassée, compactée. Ça représente à peu près 8 heures de travail pour faire un mètre carré de mur en pisé. C’est merveilleux, parce qu’il faut savoir que ce matériau est réutilisable à l'infini. C'est -à -dire qu’un mur on peut l’écrouler, repréparer la terre et refaire un mur avec. [...] Le pisé ça commence par un réemploi de matériaux. Suite au décapage du bâtiment d'accueil, on a choisi la terre. Cette terre était préparée et stockée sur site. Puis après plusieurs essais, on a pu réaliser le mur d’accueil. On a été obligé d’ajouter du sable car la terre était trop riche en argile, ce qui pouvait engendrer des risques de fissures et/ou de mauvais maintien.
Arrivé dans ce nouveau bâtiment à ossatures bois, nous retrouvons la billetterie, ainsi qu’une petite boutique souvenirs garnis de produits locaux et artisanaux mais aussi d’une sélection de livres pour tous les âges.
Grand Bourg Agglomération avait pour ambition de construire un bâtiment basé sur les principes bioclimatiques. Pour ce faire, l’isolation a été faite en laine de bois, le bâtiment est équipé d’une ventilation naturelle et le mur en pisé a été construit grâce à la terre des fondations. Mélanie Bréchoire, chargée de projet au sein de Grand Bourg Agglomération, nous explique la volonté d'un bâtiment discret.
Ce nouveau bâtiment d'accueil se voulait en lien avec les monuments historiques qui sont construits en terre pour les murs, en torchis et en bois, donc ce bâtiment a les mêmes matériaux. Notre volonté, c'était qu’il s'intègre le plus possible dans le paysage. Donc déjà, il est assez compact, pas très haut, et le bois recouvre tout le bâtiment. En fait, ce sont des lattes de bois qui vont du sol au sur le toit et descendent de l'autre côté. On l'a implanté dans la même orientation que la ferme.
La visite démarre par la salle de projection et un film introductif. Il nous explique l’origine de la ferme, attisant notre curiosité à découvrir le reste. Une maquette permet de visualiser l'entièreté du site touristique de Courtes et de situer chaque bâtiment.
Direction l'extérieur pour découvrir cette fameuse ferme. A travers les arbres, on aperçoit deux bâtiments. A gauche, la ferme bressane, puis à droite sa grange. La scénographie nous laisse imaginer qu’elle est encore habitée ; un vélo adossé à la façade, des raisins de maïs pendus aux poutres et les portes grandes ouvertes. Les derniers résidents datent des années 70. Sur ces bâtiments classés monuments historiques en 1930, la couverture, les charpentes, les façades du corps du logis, la grange et les étables ont été rénovés. Les sols ont été refaits avec les traditionnels carrons, briques typiques de la Bresse.
Toutes les rénovations sur ces bâtiments ont été réalisées par des artisans spécialisés dans la restauration de monuments historiques. Le savoir-faire et les matériaux ont donc été conservés. Une vidéo à l’étage, nous montre leurs gestes, similaires à ceux de l’époque.
On arrive donc dans la première pièce de visite, la pièce principale. Dans celle-ci, rien à vraiment changé si ce n’est une bande son qui nous plonge dans l'ambiance du XIXe siècle. Coralie Pertant, chargée de projet au sein de Grand Bourg Agglomération, nous détaille la nouvelle scénographie des pièces.
C'est vraiment une immersion au 19e siècle donc on va retrouver les meubles tels que c'était autrefois, comme si on pénétrait dans cette maison qui était encore habitée, il y a peu de temps. Par contre, dans les autres espaces de visite, là, il y a eu tout un travail de scénographie. Donc, il y a plusieurs thématiques qui sont abordées : le chanvre, l'alimentation, l'architecture et l'agriculture avec une dimension à chaque fois de faire le lien entre le passé et le présent. Comment ça se passait autrefois au XIXe siècle et comment aujourd'hui ça peut raisonner par rapport à nos pratiques et nos activités.
A droite, on découvre une autre pièce mettant à l'honneur le Vincuit : une marmelade à base de poires et de pommes cuites pendant plus de vingt heures. Chaque premier dimanche d'octobre, les patoisans de l’association Avenir et Traditions en Bresse perpétue la traditionnelle fête du Vincuit. On y découvre les ustensiles qu’ils utilisent pour faire cuire cette boisson et d’autres d’outils employés pour le reste de la cuisine.
Dans la pièce d’à côté, deux mannequins portent les habits traditionnels, portés par les anciens bressans à l’époque de la ferme.
A l’étage, deux pièces sont de nouveau visitables. Avant les rénovations, les fuites de la toiture ne permettaient pas d'accueillir le public en toute sécurité. Désormais, les plus curieux pourront découvrir la cheminée sarrasine d’un angle inédit par rapport aux autres fermes bressanes du territoire. On y découvre les travaux de rénovation qui ont été faits sur la charpente, les murs et la toiture.
Dans le deuxième bâtiment, la grange, on y découvre des pièces à thème : agriculture, mangeoir des animaux … Pour finir avec une exposition de photos des travaux de la ferme.
Tout au long du parcours de visite se trouve des “stations” de jeu, qui permettent d’en apprendre davantage sur la ferme. Coralie Pertant, chargée de projet au sein de Grand Bourg Agglomération, nous explique.
L’idée c'était aussi de jalonner un petit peu le parcours depuis l'arrivée du visiteur. On a plusieurs stations tout au long du parcours en extérieur, le plus souvent avec des manipulations, sur différentes thématiques : la mare, la cour, le jardin, le verger… . C'est assez sympa pour les enfants. A chaque fois, avec des volets à tourner, à pivoter. C'est une manière un peu ludique d'apporter encore du contenu.
A la fin de la visite, les Patoisans sont là pour vous faire découvrir une spécialité locale : les gaufres bressanes. Plus fines que celles qu’on a l’habitude de manger, elles sont réalisées à “l’ancienne”, pas besoin de gaufrier électrique. Gérard Basset, patoisans, membre de l'association Traditions et Métiers d'autrefois, nous confie ses souvenirs.
C'est des gaufres qui étaient fabriquées par le forgeron du village et tous les matins les maîtresses de maison faisaient des gaufres pour le pour tout le monde. Elles étaient faites avec du blé noir. On les mangeait souvent avec du fromage ou trempés dans du lait. Je me rappelle que tous les matins, ma grand-mère se levait la première pour faire les gaufres pendant que les hommes allaient faire le ponçage. Et quand ils revenaient, il mangeait des gaufres. On voit bien que c'est fait d'une manière très artisanale parce que il n’y en a pas une avec le même dessin. Voilà, c’est typiquement bressan et mâconnais, il n’y en a pas ailleurs.
Gaufre en main, vous pourrez vous installer sur la terrasse du nouveau bâtiment d’accueil ou bien dans le jardin bucolique de la ferme.
Ces deux ans de rénovations avaient pour objectif de sauvegarder les bâtiments historiques et de valoriser le potentiel touristique du site avec un parcours et des espaces de visite totalement nouveaux.
Le Calepin, un nouvel outil multimédia a été créé mettant le visiteur dans la peau d’un agent spécial du patrimoine. Sur son téléphone ou sur une tablette prêtée par le musée, le visiteur progresse sur l’ensemble du site au fur et à mesure qu’il résout les énigmes. Cette animation est inclus dans le prix du billet.
La ferme de la forêt est située au 1210 route de la ferme de la Forêt à Courtes (01560). Elle est ouverte jusqu'au 3 novembre 2024.
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