Ces réouvertures sont une urgence, même dans des conditions difficiles. C’est un exercice d’équilibriste, mais partout les bonnes pratiques s’installent. Des innovations voient le jour, et pourtant, des problèmes et d’énormes disparités demeurent.
Les accès aux dispositifs de dépistage et aux soins ne sont pas les mêmes selon les populations, ils sont dans certains cas, payants et chers. Au Myanmar, par exemple, à cause de cela, ils sont inaccessibles pour les pauvres, très nombreux. En Afrique de l’Ouest, la fille d’un ami qui était malade s’est vue prescrire de la chloroquine. Aujourd’hui elle est guérie. Est-ce dû à ce médicament ou à autre chose ? Difficile de savoir. En tous les cas, elle est sortie d’affaire et a pu regagner l’école. Il faut noter aussi que les prises de traitements phytothérapiques à base d’Artemisia sont aussi en forte croissance dans ces pays. La demande au Togo par exemple a explosé, tout comme l’apprentissage de la culture de telles plantes que chacun pourrait faire pousser chez lui.
Les espaces d’enseignement sont surchargés dans de nombreux endroits, au point qu’on peut avoir de la peine à entrer dans certaines classes de collège ou lycée africain. Mais les apprentissages doivent avoir lieu même si les précautions et distances sanitaires, tout à fait nécessaires, sont parfois impossibles à tenir de manière stricte.
Mais, n’y a-t-il pas toujours un recours possible aux cours en ligne ou à d’autres dispositifs sur internet ?
L’enseignement « on line » (internet, ZOOM, webinaire, etc. ) est devenu, dans tous les pays, monnaie courante. Il y a énormément d’initiatives qui voient le jour pour des apprentissages via le numérique. Même si de tels moyens se répandent et sont de plus en plus accessibles à tous, des investissements en matériels informatiques, connexion et bande passante doivent être engagés pour éviter que les enfants des familles les plus pauvres restent une fois encore sur le carreau. Un autre défi est que la croissance du « on line » ne vienne pas augmenter démesurément le temps que les enfants passent sur des écrans. Ils ont besoin d’apprentissage en présentiel avec des adultes qui viennent à leurs côtés, dans des apprentissages nécessitant l’activité intégrale de la tête, du cœur et du corps pour devenir vraiment humain. Dans de nombreuses régions du monde, il s’agit de palier les carences les plus élémentaires, sanitaires et alimentaires, car les lieux d’apprentissage scolaires ou périscolaires sont les seuls lieux où on y pourvoit.
Faire en sorte que la pandémie n’augmente pas les inégalités sociales, et que la crise ne se transforme pas en une « catastrophe générationnelle » (Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies) sont deux défis majeurs pour tout éducateur, pour tout parent, dans tous les pays du monde.
Tous les lundis, Pierre-Georges, entrepreneur social chez Consol & Cie, et acteur dans l'aventure Simon de Cyrène vous proposera son billet d'humeur.
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