Dans une lettre, Mgr Georges Pontier a exprimé à François Hollande, sa "grande préoccupation" quant à cette proposition de loi de la majorité qui vise, concrètement, à permettre la fermeture de sites Internet ayant pour but de dissuader les femmes de pratiquer un avortment. Une atteinte "grave" aux libertés individuelles, selon l’archevêque de Marseille.
Ce texte sera débattu jeudi à l’Assemblée nationale. La proposition de loi socialiste entend élargir le délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse aux sites web diffusant des informations jugées "biaisées" sur l'avortement. Des sites qui incitent les femmes à ne pas avorter, selon les défenseurs de la proposition de loi, et qui doivent pouvoir être fermés.
Ce texte inquiète fortement la Conférence des Evêques de France. S'adressant directement au président de la République, Mgr Pontier estime que la proposition de loi "constituerait, malgré ce qu'affirment ses dépositaires, un précédent grave de limitation de la liberté d'expression sur Internet", qui "ne peut être à plusieurs vitesses suivant les sujets".
L’archevêque de Marseille y voit notamment "une limitation d'autant plus grave qu'elle touche à des questions de liberté de conscience". "Cela me semble être une atteinte très grave aux principes de la démocratie", écrit-il également. "Le moindre encouragement à garder son enfant peut-il être qualifié sans outrance de "pression psychologique et morale" ?", s’interroge Mgr Pontier qui affirme que ces questions mériteraient un vrai débat parlementaire et citoyen comme cela a été le cas sur la fin de vie.
Une proposition de loi qui représente pour l'Eglise une nouvelle étape vers ce qu'elle appelle "la banalisation de l'avortement", que la Conférence des Evêques de France combat depuis le départ. La proposition de loi socialiste a par ailleurs été l’origine d’un clash entre députés Les Républicains et socialistes la semaine dernière en commission.
Les précisions de Mgr Olivier-Ribadeau Dumas, secrétaire général et porte-parole de la Conférence des Evêques de France:
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !