Une décision qui secoue en revanche le milieu indépendantiste qui y voit une véritable provocation, à l’heure où plusieurs leaders séparatistes, dont d’anciens ministres, sous toujours sous les verrous.
"C’est une main tendue à la Catalogne et aux Catalans. L’objectif du gouvernement Sanchez est de faire baisser la tension en Catalogne, et donc de normaliser les relations entre l’exécutif national et les autorités régionales. Mais plus encore, entre la Nation et les Catalans" explique Benoît Pellistrandi, historien, spécialiste de l’Espagne contemporaine.
"Le gouvernement régional issu des élections du 21 décembre 2017 est en fonction. Il a la plénitude de ses pouvoirs. La seule chose, c’est qu’il n’a aucun agenda politique, et il se contente de gérer les affaires courantes avec difficulté. Quant au gouvernement espagnol de Pedro Sanchez, il a une énorme difficulté, celle de faire passer un budget pour l’année 2019. Nous avons deux exécutifs paralysés l’un et l’autre pour des raisons différentes, avec une assise parlementaire tout à fait différente" ajoute-t-il.
"Ils sont extrêmement divisés entre eux. Ils sont obligés de maintenir une unité de façadecar ils ont le sentiment que sinon, l’électorat leur tournera le dos. Mais entre les indépendantistes, il y a une rivalité pour savoir qui capitalisera finalement cette minorité importante d’indépendantistes pour savoir qui construira la suite du projet. La prochaine échéance ce sont les municipales du 26 mai prochain, qui seront importante au-delà du cas de Barcelone. Il y a là un enjeu important pour les indépendantistes. A plus long terme, il faut essayer de trouver une solution à ce qui a été plus qu’une crise entre l’Espagne et la Catalogne, la menace d’une rupture" conclut Benoît Pellistrandi.
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