Ce gaspillage involontaire, c'est l'équivalent de 1000 piscines olympiques par an. Le réseau d'eau potable a réellement besoin d'être rénové. Il est composé de près d'un million de kilomètres de tuyaux qui acheminent chaque jour 19 millions de mètres cube d'eau jusque dans nos foyers. Mais l'usure et les mouvements de terrain provoquent des fuites.
Pour lutter contre le gaspillage de l’eau, Emmanuel Macron a annoncé lors dernier Congrès des maires de novembre 2017, "des assises nationales de l’eau". Elles ont commencé mardi dernier, le 24 avril et seront présidé par Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique.
Il y aura plusieurs temps dans ces assises : une première séquence d'avril à juillet sur les enjeux de réseaux d'eau et d'assainissement. Jean Launay, le président du Comité national de l’eau et coordinateur de ces "assises nationales de l’eau" a présenté à Etienne Pépin les grands objectifs de ces assises.
La deuxième phase des assises nationales de l’eau aura lieu d'août à novembre. Elle sera consacrée à la résilience des territoires au changement climatique. Sur ce point, il y a de grandes inégalités d’accès à l’eau en France comme le rappelle Jean Launay. En France, parmi les départements qui sont concernés par ce "stress hydrique", il y a la Vendée.
Vendée eau, le service qui organise la distribution de l'eau potable en Vendée n’a pas attendu les assises nationales de l’eau pour penser au colmatage des fuites sur son réseau. La Vendée est l’un des départements français qui enregistre le moins de perte d’eau potable. Mais pour Jérôme Bortoli le président de Vendée eau, il faut aller plus loin en imaginant de nouveaux projets pour un meilleur recyclage de l’eau.
Le projet de réutilisation des eaux perdues sur le littoral vendéen est baptisé "Projet Jourdain". Il devrait voir le jour dans les prochaines années et permettre l’approvisionnement de 40 000 foyers. Car si on veut éviter les coupures d’eau en France, il faut agir vite.
Globalement en France, on ne risque pas de manquer d’eau. Mais le problème, c’est qu’il est très difficile de faire venir de l’eau du centre de la France vers les régions plus sensibles aux sécheresses, et qui connaissent une forte croissance démographique. Pour Jérôme Bortoli le temps est compté.
Les enjeux des assises nationales de l’eau dépassent notre territoire. Le manque d’eau est une problématique planétaire. L’eau fait couler beaucoup d’encre. On pense bien sûr au cas de la mer d’Aral, une mer presque asséchée pour des besoins économiques entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. Sur le plan international, les enjeux sont à la fois écologique et diplomatiques. C’est ce qu'explique Jacques Bregeon, hydrogéologue et président de l’école des métiers de l’environnement de Rennes.
Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, va lancer une consultation auprès des maires de France et des élus locaux chargés de la compétence "eau et assainissement" afin d’enrichir le diagnostic de ces Assises nationales de l’eau qui doivent déboucher sur un plan "antifuite" !
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