Des bouteilles de vin pour sauver le clocher de Trémentines

Des bouteilles de vin pour sauver leur clocher. A Trémentines, un village de plus de 3 141 habitants situé au Nord de Cholet, la mairie tente par tous les moyens de réunir des fonds pour restaurer l’église Notre-Dame-de-l’Assomption. Au total, le chantier devrait coûter près d’1,3 millions d’euros, un montant gigantesque pour la commune choletaise dont le budget annuel culmine seulement à 2 millions d’euros. Et même si des aides viennent alléger la facture, la note s’est encore récemment alourdie de 174 000 euros supplémentaires après une nouvelle inspection du bâtiment. La mairie a donc décidé de relancer l’opération « Cuvée du clocher » qui avait déjà eu un grand succès fin 2023. 

Une église proche de l’effondrement

C’est en 2014 que les ennuis commencent pour l’église Notre-Dame-de-l’Assomption de Trémentines. Les premières pierres tombent de l’édifice religieux, mais à l’époque, les travaux ne sont pas la priorité de la municipalité. Aujourd’hui, plus question d’attendre, la restauration du clocher de 55 mètres est urgente. Les quatre clochetons qui soutiennent la flèche ont été rongés par des écoulements d'eau, il faut aussi changer des pierres dans les contreforts, et pas qu’un peu, entre 2 800 et 3 000 pierres, soit environ 100 m3 de pierres.

Une « idée farfelue » qui finalement, fait fureur

Pour trouver des fonds et éviter que tout s’écroule sur l’église et les habitations environnantes, la mairie lance une vente de caisse de vin sur l’idée d’un conseiller municipal. « On a trouvé ça un petit peu farfelu » s’en amuse aujourd’hui Jacqueline Delaunay, maire de Trémentines. Sans réel objectif, la vente est lancée, et ça marche. Fin 2023, plus de 500 caisses d’Anjou Rouge sont vendues à la grande surprise de Maurice Dilé, 1er adjoint au maire de Trémentines.

La commune avait fait fabriquer l'étiquette pour la bouteille. Du coup, on ne pouvait pas faire un retour chez le viticulteur. Donc c'est vrai que la première fois on a acheté 1000 bouteilles, on s'est dit : mais est-ce qu'on va arriver à les vendre ?

Non seulement l’opération est un succès commercial, mais aussi médiatique. La nouvelle est reprise par tous les médias régionaux et même dans la presse nationale.

11 000 cartons à vendre pour couvrir l’avenant

Face à la nouvelle hausse du prix du chantier de restauration de l’église, la commune retente donc sa chance avec une nouvelle « Cuvée du clocher », un Anjou Rouge cuvée 2023. Sur chaque vente de carton de six bouteilles à 40 euros, l’association Histoire et patrimoine de Trémentines, qui organise l'opération, reversera les bénéfices, soit 13 euros, à la mairie. Une goutte d’eau. Mais Maurice Dilé prend les choses avec philosophie.

Si on vend tout, ça nous fera un bénéfice de 1200 euros. Si vous voulez, sur le ton de la boutade, il faudrait qu'on vende 11 000 caisses pour couvrir l'avenant. Alors faites-nous de la pub, s'il vous plaît ! (rires)

Mais attention, dans l'opération, il n'y a pas de perdant assure la mairie. « Le vin semble bon, parce qu'il y a des gens qui recommandent, en rigole Jacqueline Delaunay, il faut vendre quelque chose de qualité, pas du vin à peu près, sinon on n'aurait pas eu ce succès, c’est sûr ! »

Pour cette nouvelle édition, les acheteurs pourront aussi repartir avec une pierre issue du clocher de l’église de Trémentines. Et si cette nouvelle cuvée du clocher fonctionne, la mairie envisage de lancer une vente de rosé d’Anjou, juste avant l’été. 

La vente aura lieu ce vendredi 14 mars 2025, de 17h30 à 19h, aux ateliers municipaux de la commune, au 1 rue d’Anjou à Trémentines. Mais les ventes sont ouvertes tout le reste de l’année, suivant le stock.

Les réservations peuvent se faire via l’adresse mail : histoirepatrimoine.trementines@gmail.com.

Pour ceux qui restent imperméable aux vins, il est aussi possible de faire des dons pour la restauration de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption de Trémentines via une collecte lancée par la fondation du patrimoine.