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Des déplacées d'Ukraine dans les serres de tomates du Finistère

Un article rédigé par Ronan Le Coz - RCF Finistère, le 19 mai 2022 - Modifié le 18 mars 2024

Les exploitations agricoles du Finistère ont du mal à recruter. Elles se tournent aujourd’hui vers des personnes originaires d'autres pays, notamment d'Ukraine, et qui cherchent du travail pour s’insérer.

Lisa, venue d'Ukraine, travaille dans une serre de Plougastel-Daoulas - ©Ronan Le CozLisa, venue d'Ukraine, travaille dans une serre de Plougastel-Daoulas - ©Ronan Le Coz

A Plougastel-Daoulas, au GAEC de Ti Ar Ménez, deux Ukrainiennes ont été embauchées récemment dans les serres de tomates. Lisa, 25 ans, a fuit la région de Kiev le deuxième jour de la guerre pour la ville de Tchernivtsi, près de la frontière roumaine. Elle y est restée un mois avec sa sœur de 23 ans avant de rejoindre une tante à Brest. "Je suis très reconnaissante d’avoir ce travail. Tout le monde est gentil ici ! J’apprends un peu de français, certains essaient d’apprendre un peu d’anglais et on essaie de parler ensemble. On doit y aller petit à petit pour se sentir bien", raconte la jeune femme, qui travaillait avant dans un restaurant de Kyiv. "Je dois aller au travail pour éviter de lire les informations toute la journée et penser à comment les choses se passent là-bas en Ukraine. Quand je suis occupée, mon esprit peut se reposer un peu..." Lisa espère pouvoir rentrer chez elle le plus rapidement possible.

26 nationalités différentes

Aux serres de Ti Ar Menez, la jeune femme ramasse les tomates avec Olga, une autre Ukrainienne. Parmi les 150 employés du GAEC, 26 nationalités différentes sont représentées ! "On a eu de la chance que Lisa parle anglais. Mais avec des gestes on y arrive aussi, parce qu’on a également des personnes qui sont actuellement réfugiés d’Afghanistan et qui parlent très peu français", raconte Florent Simonin, le chef de production.

Autonomie financière

Lisa a été embauchée aux serres de tomates de Ti Ar Ménez, grâce à une opération d’insertion professionnelle menée par la préfecture du Finistère avec Pôle emploi. "Les premiers Ukrainiens qui sont arrivés nous disaient qu’ils pensaient repartir dans les quinze jours ou dans le mois qui a suivi, mais on voit bien que c’est un peu plus compliqué même si leur volonté est de rentrer parce que leurs enfants ou leurs parents sont toujours en Ukraine", constate Jean-Philippe Setbon, sous préfet de Brest. D’où l’intérêt, pour eux, d’être autonome financièrement. "Nous avons essayé de trouver des employeurs avec des métiers qui permettent une insertion dans le travail très rapidement, c’est-à-dire des métiers où l’obstacle de la langue n’est pas vraiment un obstacle, et de mettre en relation un public qu’on connaissait avec des employeurs qui ont des besoins." Aujourd’hui, il y a près d’un millier d’Ukrainiens sur l’ensemble du département du Finistère.

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