Le reconfinement est source d'inquiétudes pour les plus précaires. Face à celles-ci, Vincent Destival rappelle le besoin de fraternité.
Depuis le mois de septembre, nous avions appris à vivre avec des gestes barrière ; cela nous semblait déjà très contraignant. Ce n’était manifestement pas suffisant pour permettre à notre système de santé de faire face à la nouvelle vague de l’épidémie.
Nous abordons forcément cette nouvelle période avec beaucoup d’inquiétudes : l’inquiétude de l’isolement, l’inquiétude de nous retrouver de nouveau séparés de nos proches, surtout s’ils sont malades ou fragiles, l’inquiétude de perdre ou de ne pouvoir retrouver un emploi, l’inquiétude pour certains de ne plus pouvoir faire face aux dépenses nécessaires. Ces inquiétudes, chacun peut les ressentir à des degrés divers, chacun peut se dire : quand est-ce que cela finira ?
Mais nous abordons aussi cette nouvelle période avec tout ce que nous avons appris depuis le mois de mars.
Nous savons d’abord que les conséquences économiques ne sont pas les mêmes pour tout le monde. De nombreuses familles ont pu mettre de l’argent de côté. Cela leur donne de la sécurité face aux incertitudes que nous connaissons. Mais nombreux parmi les plus précaires ont basculé dans le rouge, ils ont vu leurs impayés ou leur dette augmenter.
Avec cette crise sanitaire et économique qui se prolonge, nous savons qu’il leur sera difficile de retrouver rapidement du travail et de sortir de la pauvreté. Notre pays doit être fidèle à ses valeurs en donnant à chacun les moyens de vivre dignement et de ne pas être en permanence dans l’angoisse d’un lendemain que personne ne maîtrise.
Au cours des derniers mois, nous avons aussi appris qu’en dépit des circonstances il était vital d’entretenir par tous les moyens les liens entre nous. Les équipes du Secours Catholique l’ont expérimenté. Des chaînes de fraternité de proximité se sont ainsi organisées. Le maintien du lien s’est fait aussi par Internet, WhatsApp, ou par l’envoi de cartes postales. Des bénévoles sont allés sonner aux interphones pour prendre des nouvelles.
Tout cela, c’est à la portée de chacun d’entre nous. C’est aussi ce que nous dit le Pape dans sa dernière encyclique : "À la faveur de la tempête [du Covid] [...], reste manifeste [...] cette [heureuse] appartenance commune […], à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire : le fait d’être frères". Alors faisons vivre la fraternité.
Pour aller plus loin, rendez-vous sur le site du Secours Catholique.
Chaque jeudi, écoutez la chronique de Véronique Devise, la présidente du Secours catholique - Caritas France.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !