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​Des masques, puissent-ils ne pas cacher l’essentiel.

RCF,  - Modifié le 15 mai 2020
La chronique d'Habitat et Humanisme​Des masques, puissent-ils ne pas cacher l’essentiel.
La pandémie restera marquée par une polémique sur les masques.
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Tout a été dit et son contraire sur la nécessité, hors du champ hospitalier, de les porter selon que l’on voulait ou
non masquer les différentes appréciations quant à leur absence.
Ces masques sont devenus une figure imposée, un quasi passeport pour tous les déplacements, via les
transports en commun.
Les masques, dit-on, seraient anxiogènes, cachant les visages. Heureusement, les regards sont empreints de
beaucoup de bienveillance.
La traversée de cette crise soudaine a remis des pendules à l’heure. Les gagnants ne sont plus ceux qui arrivent
les premiers – mais arriver vers quoi, le temps est arrêté - mais ceux qui ont donné du temps aux autres,
s’inquiétant de leur santé et de leurs attentes.
Ainsi, La Covid a fait tomber de sombres masques, à commencer par celui de l’indifférence. Jamais, nous n’avons
autant entendu ces mots chaleureux témoignant de l’attention à l’autre et du prendre-soin de l’autre.
La tendresse a éclairé les relations. Qui ne s’est pas surpris à recomposer des numéros de téléphone joignant des
amis, voire des parents que la tyrannie du temps avait éloignés.
Ce temps ordinaire, qui nous a précipités si longtemps dans les urgences, s’est figé soudainement. Au terme de
ces 55 jours de confinement qui suivirent, d’aucuns disent avoir retrouvé une certaine liberté et surtout le goût de
la gratuité.
Ce temps perdu pour l’homo economicus ne serait-il pas devenu un temps gagné pour l’essentiel, en donnant
place aux rêves, à la culture, au partage, aux autres.
Vous conviendrez qu’il est dommage que nous portions des masques pour cacher tant de richesses.
Aussi, me suis-je mis à imaginer que nous pourrions porter des masques qui sourient et même qui rient pour ne
pas donner trop d’importance au coronavirus.
Oui, il faut nous protéger, mais la meilleure protection est de faire changer la peur de côté.
Ce virus invisible et sournois sera sûrement étonné de voir que, malgré le danger qu’il fait courir, nous n’avons
pas perdu la joie de vivre.
Ce confinement aurait pu nous abattre, nous enfermer. Eh bien, non, nous avons libéré
le meilleur de nous-mêmes, le cœur.
Allons, portons des masques qui témoignent de cette libération accompagnée d’un humour se révélant un hymne
à l’avenir !
Bernard Devert
Mai 2020

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La chronique d'Habitat et Humanisme
©RCF
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