La réglementation environnementale 2020 (RE 2020) dans le secteur du BTP entre en vigueur en ce début d'année. Elle concerne la construction de logements et vise à accentuer la réduction des émissions de CO2. Cette nouvelle norme pourrait faire grimper les prix.
Fini la RT 2012 et bonjour la RE2020. Si ces acronymes ne vous disent rien, pourtant ils concernent tous ceux qui lancent des projets de logements neufs à partir de cette année. Depuis le 1er janvier, la Réglementation Environnementale 2020 est entrée en vigueur. Celle-ci ne se focalise plus uniquement sur les performances thermiques mais prend en compte l'ensemble de l'impact carbone du bâtiment, de sa conception à sa déconstruction.
Cette nouvelle norme de construction intervient sur plusieurs facettes. Il s'agit tout d'abord d'une évolution en termes de matériaux utilisés. L'idée est de mobiliser des matériaux bas carbone, plus biosourcés "privilégier peut être un peu moins le béton et peut être un peu plus l'acier ou le bois" selon Hervé Guillot, président de la FFB de Haute-Loire.
C'est peut-être du point de vue énergétique qu'il y a le plus gros changement. Il y a "une abolition quasi totale des énergies fossiles". Les maisons individuelles ne pourront plus être chauffées au gaz ou sinon il faudra compléter avec du photovoltaïque ou des chauffes-eau thermodynamiques. Les pompes à chaleur, l'électricité ou encore le bois seront privilégiés. Selon Hervé Guillot "On arrive maintenant à chauffer une maison complète avec un poêle à bois ou une chaudière à bois".
Tout cela est au service de la réduction des émissions de CO2. Le bâtiment est responsable de 44% de l'énergie consommée. Pour lui la réglementation environnementale 2020 poursuit les mêmes objectifs que la réglementation thermique 2012 en allant "plus loin avec les matériaux constitutifs de la maison".
Cette norme de construction introduit une nouvelle notion, celle de "confort d'été". C'est à dire que dès la conception du logement, l'hypothèse d'installer une climatisation est prise en compte. Les plans, les calculs doivent déjà la prévoir au cas où. Ce changement va accentuer le rôle du bureau d'étude lors de la conception. "L'architecte va être vraiment obligé de travailler avec un bureau d'étude spécialisé" et ce pour obtenir le certificat et le label.
L'ensemble des changements se feront progressivement jusqu'en 2031 avec des paliers de 3 ans.
Oui et non. Pour Hervé Guillot la facture va "probablement" augmenter mais "l'impact à court terme en 2022 ne va pas être fondamental parce que l'évolution est somme toute mineure pour l'instant". Ce changement intervient aussi à une période particulière. Le coût des matières premières a gonflé en raison de la crise sanitaire et de la pénurie (selon les produits les prix ont augmenté en moyenne entre 15 et 30%. Pour certains ils ont doublés). Le surcoût cette année sera plus lié à ce contexte qu'à la nouvelle réglementation.
Mais un point de vigilance concerne particulièrement les primo accédants. Ils ont un budget plus contraint et selon le président de la FFB, avec cette nouvelle réglementation "on se doute qu'il y aura un impact". Des primo-accédants qui pourraient être amenés à réduire la surface pour faire baisser le prix "peut-être en faisant 10 ou 15 m² de moins pour ceux qui sont justes en budget".
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