Depuis le 15 mars, de nombreuses communes Aindinoises ont été équipées de pièges pour lutter contre le frelon asiatique : un insecte dangereux pour l’Homme et notre biodiversité.
Il mesure entre 3 et 3,5 cm en moyenne. Noir avec une grosse bande orangée sur l’abdomen et des pattes jaunes claires, le frelon asiatique se distingue assez peu du frelon européen.
On retrouve deux sortes de nid de frelons asiatiques en fonction des saisons. Les nids primaires, que l'on trouve en début de saison entre mai et juillet, peuvent être comparés à la taille d’une balle de ping-pong, entre 10 et 15 cm. Ces nids sont formés à hauteur d’Homme, dans des haies ou des cabanons de jardin. La colonie va ensuite se délocaliser à la cime des arbres pour créer un nid dit “secondaire”. Il peut atteindre jusqu'à 70 cm de diamètre. A la différence des frelons européens, les frelons asiatiques peuvent être 10 fois plus nombreux dans un nid.
Julien Levert, directeur du Groupement de Défense Sanitaire de l’Ain (GDS01) missionné pour lutter contre le frelon asiatique nous explique que les deux espèces de frelons se distinguent par le nombre d'habitants dans le nid.
C'est surtout le nombre qui fait sa dangerosité et en particulier quand on s’approche des nids où il devient très agressif.
Cette quantité de frelons dans un seul nid rend cet espèce d'insectes dangereux pour l'Homme, mais pas que.
L'autre danger, c'est évidemment la prédation qu'il exerce sur les abeilles et donc indirectement sur l'activité apicole. Et le troisième danger qui est d'ordre plus général, c'est qu'il ne mange pas que des abeilles. Il se nourrit de plein d'autres insectes. Donc, il est une menace pour la biodiversité et pour nos écosystèmes locaux.
Le Groupement de Défense sanitaire a constaté une forte augmentation des nids de frelons asiatiques. Entre 2022 et 2023, ils ont été multipliés par 2,7. Ce constat a alarmé le conseil départemental qui a décidé de reprendre les choses en main en développant un système de piégeage massif.
Le Département de l’Ain a missionné le GDS01 pour installer et fournir des pièges au 248 communes concernés par le dispositif. L'arrivée du printemps est la meilleure période pour mettre en place ces boîtes.
En ce moment, les fondatrices des futurs nids 2024 sont en train de sortir de leur cachette hivernale, qui était sous terre, sous les écorces d'un arbre ou à divers endroits. Elles vont aller se nourrir et construire ce fameux nid primaire. L'idée, c'est alors de piéger ces fondatrices, qui est l'équivalent d'une reine dans une ruche de d'abeilles.
Les pièges ressemblent à des grosses boîtes avec deux entrées fermées par deux grilles. Chaque côté permet de laisser entrer le frelon asiatique et les insectes de petite taille. En revanche, Julien Levert insiste sur la sélectivité du piège, qui permet également de laisser sortir les autres insectes qui seraient rentrés dans le piège.
En fait, on va mettre un appât qui va attirer justement les fondatrices des frelons asiatiques pour qu'elles viennent comme si elles venaient se nourrir. Elles vont se retrouver piégées. Ce qui est important dans le piégeage de printemps, c'est d'avoir une sélectivité envers les reines des frelons asiatiques.
Les pièges sont installés aux endroits où des anciens nids ont été repérés et qui n’ont pas pu être détruits l’an passé.
On conseille aux communes de les mettre autour de ces nids, dans un rayon de 100m environ. On sait que les fondatrices qui ont créé les nids en 2023 restent relativement à proximité pendant l'hiver.
Une majorité des communes du département ont déjà bénéficié et installé ces pièges. Julien Levert observe un engouement assez massif pour les mettre en place.
Si vous en repérez un, il faut signaler le nid sur la plateforme dédiée. Cela permet de recenser l'ensemble des nids et d’engager leur destruction.
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