L'Eurométropole de Strasbourg fait face à de nombreux dépôts sauvages de déchets. Elle souhaite mettre en place des pièges photographiques dans les rues pour endiguer le phénomène. Un dispositif testé en premier lieu par Schiligheim à l'horizon de 2025.
Matelas, pneus, canapés, meubles : comme d'autres métropoles, Schiltigheim est victime des déchets abandonnés dans l'espace public, déposés par des particuliers ou des entreprises. Conséquence : la collectivité bas-rhinoise a la charge de les faire enlever. Une opération qui coûte "très cher" d'après Jean-Marie Vogt, l'adjoint à la maire en charge de l'écologie, du cadre de vie et des travaux. L'élu rapporte ainsi le cas d'une tonne de plaques d'amiante laissée à l'abandon dans un quartier, et des bennes entières de déchets verts déversées dans les espaces de forêts à l'orée de la ville.
Contactée par l'Eurométropole qui lui proposait de tester un dispositif de surveillance, la mairie schillickoise s'est donc immédiatement portée volontaire. Elle s'est approchée d'une société proposant des caméras de vidéosurveillance nomades, c'est-à-dire déplaçables, qui captent des images des plaques de voitures ou des individus coupables. L'objectif est de pouvoir ensuite verbaliser les personnes qui posent des déchets de manière "sauvage" suivant le cas.
Le conseil municipal aura également à définir le montant de la facture qui pourrait s'établir entre 750 000 € et 14 000 € "suivant la dangerosité des déchets". De quoi amortir l'investissement, puisque le coût de l'expérience s'élève tout de même à 30 000 € par caméra sur un contrat de 6 mois.
Un investissement que Jean-Marie Vogt estime bien placé : "On pourrait n'avoir qu'une seule caméra et la déplacer tous les quinze jours sur un autre lieu où l'on a identifié des dépôts réguliers." L'investissement devra s'ajouter au budget de 2025 voté par le conseil municipal avant de mettre en place et verbaliser les contrevenants.
L'idée, c'est de pénaliser l'être humain qui a fait un geste non autorisé.
Si le phénomène de dépôt sauvage tend à s'accroitre depuis ces dernières années, l'élu alsacien a sa petite idée quant aux raisons : "Je pense qu'il y a un effet lié à la livraison à domicile. Aujourd'hui, vous pouvez commander votre canapé sur internet, vous le faire livrer à la maison. Mais vous ne savez pas quoi faire de votre ancien canapé, alors vous le mettez dans la rue. Il en va de même avec les sapins de Noël, par exemple. Les gens arrivent à faire la démarche pour acheter un sapin, mais une fois que la fête est finie, ils le mettent dans la rue. Ce n'est absolument pas tolérable. Notre objectif, c'est de combattre les incivilités de rue et de déchets sauvages."
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