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Donner aux gens "la possibilité d'espérer" : aux JMJ, le pape François interpelle l'Europe

Un article rédigé par Odile Riffaud - RCF, le 3 août 2023 - Modifié le 3 août 2023

Donner aux gens "la possibilité d'espérer", voilà la définition d'une "bonne politique" selon le pape François. Dans son discours devant les dirigeants portugais, prononcé ce mercredi à son arrivée à Lisbonne, il a dénoncé les "dérives" de l'Europe et de la société occidentale, fustigeant une "culture du rejet de la vie". Il a invité à voir les signes d'avenir dans la jeunesse rassemblée pour les JMJ.

Le pape François assiste à un défilé militaire devant le palais présidentiel du Portugal, Lisbonne, le 02/08/2023 ©️Sebastiao Roxo / JMJ Lisboa 2023Le pape François assiste à un défilé militaire devant le palais présidentiel du Portugal, Lisbonne, le 02/08/2023 ©️Sebastiao Roxo / JMJ Lisboa 2023

 

Après avoir atterri sur le sol portugais, le pape François a été reçu par les autorités officielles du pays. Aux côtés du président du Portugal, Marcelo Rebelo de Sousa, il a assisté à un défilé militaire en son honneur devant le palais présidentiel. Puis, au centre culturel de Belem, il s’est adressé aux autorités civiles et au corps diplomatique. Un discours dans lequel le chef de l’Église catholique a interpellé plutôt fortement le Vieux Continent et dénoncé sa "culture du rejet de la vie". En regard, avec sa soif "d'unité", de "paix" et de "fraternité", la jeunesse des JMJ est là pour rappeler ce qu'est "la vraie Europe".

 

 

 


 

LES JMJ DE LISBONNE, UN ÉVÉNEMENT À SUIVRE EN DIRECT SUR RCF

Proposées par l'Église catholique, les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) rassemblent plus d’un million de jeunes du monde entier. Près de 40.000 Français sont attendus du 1er au 6 août à Lisbonne, c'est la troisième plus grosse délégation. RCF, avec Radio Notre-Dame, se mobilise pour vous faire vivre ces temps de prière, de fête et de partage.

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Un Latin parle aux Latins

 

C’est un amoureux du pays et de la culture portugaise qui a prononcé le discours devant les autorités du pays. Citant ses poètes et ses dictons populaires, François l’Argentin a montré son attachement à un pays tourné vers l’océan. La métaphore de la mer était le fil directeur de son discours : "un océan de jeunes" qui se déverse dans Lisbonne, "ville de l’océan"… La mer qui, comme la frontière, est pour le pape une "zone de contact" et non une ligne de séparation. Un discours teinté de références culturelles et de points de géographie, à la tonalité affectueuse pour le caractère cosmopolite de la société portugaise, qui se fait peu à peu assez critique...

 

 

 

Vers où naviguez-vous, Europe et Occident, avec le rejet des personnes âgées, les murs aux fils barbelés, les tragédies en mer et les berceaux vides ?

 

 

 

Une "culture du rejet de la vie"

 

C’est surtout au sujet de l’Europe que le pape s’est prononcé depuis Lisbonne, "la capitale la plus à l’ouest de l’Europe continentale". Ville où a été signé en 2007 un traité par lequel l’Union européenne s’engageait à promouvoir la paix : ce que le pape François n’a pas manqué de rappeler. Pour lui "la vraie Europe" est un continent "bâtisseur de ponts" et "artisan de paix". En substance, il a interpellé ainsi les dirigeants européens : sauront-ils trouver des "voies créatives pour mettre fin à la guerre en Ukraine" ? "On investit plus dans les armes que dans l’avenir de ses enfants", a déploré le pape.

 

Plus largement, c’est une "culture du rejet de la vie" que le chef de l’Église catholique a fustigée ainsi que les "dérives utilitaristes de la vie humaine". Sans prononcer le mot "migrant", il a parlé des "tragédies en mer" et des "murs aux fils barbelés". Le pape a dénoncé les "lois sophistiquées sur l’euthanasie" et le "rejet des personnes âgées".

 

En particulier, la baisse de la natalité, en Europe et en Occident, est un sujet d’inquiétude, semble-t-il, pour le pape François. "Je pense à tous ces enfants qui ne sont pas nés…" a-t-il dit, faisant sans doute allusion à l’avortement et / ou au refus de procréer. Le pape considère en effet comme particulièrement "préoccupante" la "peur [chez les jeunes, ndlr] de former une famille et de mettre des enfants au monde". Il interpelle ainsi les dirigeants : "Vers où naviguez-vous, Europe et Occident, avec le rejet des personnes âgées, les murs aux fils barbelés, les tragédies en mer et les berceaux vides ?"

 

 

 

→ À LIRE : JMJ : l'écologie intégrale au menu de la première catéchèse "nouvelle génération"

 

 

 

L’auteur de Laudato Si’ et le défenseur de l’écologie intégrale a aussi dénoncé la façon dont les océans, "ces grandes réserves de vie", sont devenus "des décharges de plastique", signes visibles de "la laideur avec laquelle nous avons pollué la maison commune".

 

 

 

 

 

 

Une "bonne politique" selon le pape François

 

En regard de ce triste constat, il y a l’espérance dont tous les jeunes réunis à Lisbonne sont les témoins. "Si l’on respire aujourd’hui dans de nombreuses régions un climat de protestation et d’insatisfaction, terreau fertile aux populismes et aux complotismes, les Journées mondiales de la jeunesse sont l’occasion de construire ensemble." Le temps des JMJ, Lisbonne est "la capitale du monde, la capitale de l’avenir, car les jeunes sont l’avenir", a dit le pape. Il a donc plaidé devant les dirigeants portugais pour "une bonne politique" : c’est-à-dire une politique qui prend soin des jeunes et des familles et qui favorise le lien intergénérationnel. Une politique qui "n’est pas appelée à détenir le pouvoir mais à donner aux gens la possibilité d’espérer".

 

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