Ecologie intégrale: une conversion nécessaire?

Tout est lié ! 

En 2015, peu avant la COP21, le Pape François publie une encyclique pour "la sauvegarde de la maison commune". Un texte qui invite l'humanité à changer de paradigme pour habiter la Terre. Nouveau modèle de société, nouvelle conception du progrès... Des paroles fortes et une idée clé : tout est lié. Crise économique et sociale ne font qu'une. 

Se convertir: rupture ou continuité?  

Alors comment se "convertir" à l'écologie intégrale, comme le Pape François y invite les chrétiens et tous les Hommes? "Dans la conversion comme la vit Saint Augustin, on voit qu'il ne change pas du tout au tout. Il lit cette conversion comme une manière de devenir pleinement soi-même" souligne Jacques-Benoit Rauscher, sociologue et théologien. Néanmoins, la conversion peut impliquer quelque chose de radical, un changement de mode de vie. "Il ne faut pas avoir un discours intenable, en prônant des ruptures trop violentes. Cela désespère beaucoup de gens! Chacun a une vocation différente et peut créer la rupture qui lui correspond. Tout le monde ne va pas quitter la ville pour aller élever des chèvres" note Paul Picarreta, directeur de publication de la revue Limite. 

Une spécificité chrétienne de l'écologie? 

Dans la Genèse, Dieu crée l'Homme en dominant de la nature. "Attention, c'est la domination d'un roi juste ou d'un jardinier! Pas une domination destructrice" souligne le théologien. Depuis, plusieurs papes ont été précurseurs des lanceurs d'alerte écologistes. "Il y a une richesse de la culture chrétienne qui a donné du grain à moudre à l'écologie!" analyse Paul Picarreta.