LA SEMAINE AMÉRICAINE SUR RCF - À l’approche des élections américaines, RCF se met aux couleurs des États-Unis pendant une semaine. Du 26 octobre au 1er novembre, nous vous proposons une programmation spéciale pour bien comprendre les enjeux politiques de cette élection, avec de nombreux magazines sur la société américaine, la place qu'elle accorde aux religions et ses préoccupations environnementales.
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Tous les quatre ans, le monde entier semble être les yeux rivés dessus ! Qu’est-ce qui fait qu’il y a plus de monde en France pour regarder en pleine nuit le débat entre Trump et Biden que pour suivre, la semaine d’avant, le discours sur l'état de l'Union Européenne de la présidente von der Leyen en session plénière du Parlement européen, qui nous concerne pourtant beaucoup plus directement ?
Peut-être parce que le scénario de l’élection américaine ressemble à un blockbuster hollywoodien avec ses acteurs caricaturaux quand, dans le même temps, les négociations de l’Union européenne font plutôt penser à un film d’auteur très beau, très intelligent, mais difficile à suivre. Sans doute aussi parce que les États-Unis sont une superpuissance. Une superpuissance qui est aussi le pays le plus pollueur au monde et Trump un climato-négationniste. La lutte contre la catastrophe climatique ne connaît pas les frontières. Chaque action a toujours des conséquences mondiales. En émettant localement des gaz à effet de serre, c’est l’ensemble de la planète que vous contribuez à réchauffer. En diminuant localement ces émissions, là aussi, on agit pour l’ensemble de la planète.
Vous connaissez sûrement cette fameuse petite fable du colibri : il y a un feu de forêt, tous les animaux s’enfuient, sauf le petit colibri qui fait des allers-retours avec quelques gouttes d’eau. Il fait 'sa part du travail'. Et si tout le monde faisait comme lui, si tout le monde faisait 'sa part du travail', alors on pourrait éteindre le feu. Et bien il faut absolument tordre le cou à cette fable ! Ce n’est plus le moment de faire 'sa part'. L’humanité est menacée à court terme, il faut faire beaucoup plus que 'sa part', il faut faire ce qui s’impose globalement pour arrêter l’incendie. Pendant que nous faisons nos petits gestes individuels, les égoïsmes, la volonté de puissance, les courses au profit matériel et à la croissance détruisent le climat et la biodiversité.
Alors oui, Trump est jusqu’à l’extrême le parfait représentant de cette idéologie. Et oui, évidemment, ce serait plus simple si les États-Unis changeaient de président ! D’autant qu’il faut le rappeler, les États-Unis émettent deux fois plus de CO2 par habitant que la Chine et dix fois plus que l’Inde par exemple.
Mais on aurait de tort de croire que le résultat de l’élection présidentielle aux Etats-Unis scellera le sort de la lutte contre les changements climatiques. D’abord, hélas, parce que Joe Biden n’est pas un écologiste. Ensuite, surtout, parce que le reste du monde a bien compris l’urgence et que les États-Unis ne peuvent rester seuls, isolés, d’ailleurs nous avons un outil formidable que nous n’utilisons pas assez : l’Union européenne.
Enfin, parce qu’aux États-Unis, ce pays qui a été le premier à créer un parc national, celui de Yellowstone, il y a bientôt 150 ans, il y a des mouvements écologistes importants. Vous connaissez la suédoise Greta Thunberg, mais connaissez-vous par exemple Jamie Margolin, cette adolescente qui a créé le mouvement Zero Hour ? Avez-vous suivi les mobilisations des Sioux contre le projet d’oléoduc à travers le Dakota ? Quel que soit le résultat de la présidentielle, le combat pour limiter le réchauffement global restera le même et nous aurons toujours besoin de l’engagement de tous et toutes.
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