Cet objectif, c’est celui relatif à l'éducation : « Assurer l’accès de toutes et tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ».
L’UNESCO, l’agence des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, a rendu public fin février ses statistiques de suivi de cet objectif. Voici comment commence le rapport : « Trois ans après l’adoption de l’objectif, il n’y a pas eu de progrès dans la réduction du nombre d’enfants, d’adolescents et de jeunes en dehors de l’école ».
Si ce nombre diminuait régulièrement depuis les années 2000, l’UNESCO note que ces progrès ont stoppé depuis 2012 environ. 263 millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes à travers le monde – soit un sur cinq – ne sont pas scolarisés. Dans le primaire, ce taux n’a pas bougé depuis 10 ans ! Et ce n’est pas parce qu’on est arrivé à un palier et qu’il serait de plus en plus difficile de progresser : ce sont en effet 9% des enfants de 6 à 11 ans à travers le monde qui ne sont pas scolarisés ! Il reste beaucoup de marge !
Il y a trois moyens identifiés par l'ONU. Le premier, c’est « Faire construire des établissements scolaires qui soient adaptés aux enfants, aux personnes handicapées et aux deux sexes »
Mais envoyer des jeunes Français pour aider à construire des écoles, c’est une mauvaise idée ! L’enfer est pavé de bonnes intentions. Ce n’est pas à des jeunes Européens sans formation de maçon de construire des bâtiments en prenant le boulot des maçons locaux. Ensuite de belles écoles mais avec des enseignants qui ne sont pas payés, ou pas formés, ou avec des familles qui ne peuvent pas y envoyer leurs enfants, ça ne sert pas à grand-chose. Le pire étant peut-être les gens plein de bonne volonté qui paye des fortunes pour acheminer des fournitures scolaires qui ne sont pas adaptées aux besoins des élèves et qui entrent en concurrence directe avec les fournisseurs locaux.
« Augmenter considérablement à l’échelle mondiale le nombre de bourses d’études offertes aux pays en développement » et « accroître considérablement le nombre d’enseignants qualifiés, notamment au moyen de la coopération internationale » sont les deux autres pistes. Evidemment, c’est indispensable et on voit bien que cela ne peut passer que par un engagement coordonné de l’ensemble des Etats.
J’ai cependant un regret, c’est que ces moyens, comme trop souvent, ne se focalisent que sur le système scolaire, ce qu’on peut appeler l’éducation formelle. Or pour son épanouissement, chacun a besoin d’éducation formelle donc, mais aussi d’éducation informelle (les amis, la famille) et d’éducation non formelle (les associations, les clubs, ou le scoutisme)
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