Les conditions d'un retour des Rohingyas dans leur pays, la Birmanie, ne sont toujours pas garanties pour leur permettre un rapatriement en toute sécurité.
Les conditions dans l'Etat Rakhine, en Birmanie, ne sont "pas propices" au retour des Rohingyas. C'est ce qu'a déclaré l'ONU dimanche dernier. Dans ce contexte, un ministre birman se rend mercredi et jeudi dans les camps de réfugiés Rohingyas du Bangladesh. Depuis le mois d’août dernier, ils sont 700 000 à avoir fui les persécutions de l’armée birmane.
On ne connait pas exactement le programme du ministre des Affaires sociales, de l’Aide et du Relogement birman. Cependant cette visite est une première depuis que les Rohingyas, cette minorité musulmane persécutée en Birmanie, a trouvé refuge au Bangladesh. Même si Didier Michal se félicite, il fait une mise en garde. S'il doit y avoir un rapatriement des Royingyas, il faut que celui-ci se fasse sur la base du volontariat comme l'explique le coordinateur chez Amnesty International France.
Pour Céline Schmitt, porte-parole du Haut Commissariat aux Réfugiés en France, les Rohingyas ne sont pas prêts à revenir en Birmanie car les conditions ne sont pas réunies. Interrogée par Clémence de la Faye, elle explique les raisons de l'impossibilité d'un retour des Rohingyas en Birmanie.
Pourtant, en façade, la Birmanie ne semble pas manquer de volonté pour favoriser le retour des Rohingyas. Un accord avait même été trouvé en début d’année. Le 16 janvier dernier, la Birmanie et le Bangladesh s’étaient mis d’accord pour le rapatriement des réfugiés. Au total, l’accord proposait deux ans pour les rapatrier du Bangladesh. Cependant, ce retour cumule des contraintes administratives imposées par la Birmanie qui ne laisse pas beaucoup d'espoir quant à son aboutissement. C'est en tout cas ce qu'estime Mgr Gervas, président de la Caritas Bangladesh.
A l'heure actuelle, et malgré cet accord, les discussions sont au point mort. Alors que le pays a approuvé le retour de quelques centaines de personnes, sur la liste de plusieurs milliers qui ont été proposées, aujourd’hui aucune n'est pour l'instant rentrée en Birmanie. En plus d’être au point mort, les discussions sont toujours accompagnées d’une épuration ethnique qui est loin d’être terminée. Les autorités bimanes sont accusées de raser des villages rohingyas dans l'Etat Rakhine mais aussi de tenter de faire disparaître les preuves des atrocités qui accusent les troupes birmanes.
Pour l'instant, il n'y a pas d'espoir pour que les Rohingyas puissent revenir en Birmanie. Pour Olivier Guillard, chercheur associé à l'IRIS, un rapatriement à court et à moyen terme semble extrêmement difficile. Les réfugiés Rohingyas s’apprêtent par ailleurs à vivre des conditions météos compliquées avec la mousson. Pour éviter les inondations et les glissements de terrain, les autorités du Bangladesh ont d’ores et déjà commencé à déplacer les campements vers des terrains situés plus en hauteur.
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