La journée d’hier restera sans doute une date marquante dans l’histoire du train en France. Le conseil régional de PACA, la région Provence Alpes Côte d’Azur, a choisi Transdev, une autre compagnie ferroviaire que la SNCF, pour exploiter à partir de 2025 et durant dix ans la ligne TER entre Marseille et Nice. Cette liaison représente 10% du trafic des TER dans la région. Le président Les Républicains de PACA, Renaud Muselier, a salué une "étape historique".
Cette ligne sera la première à échapper à la SNCF dans le cadre de l’ouverture à la concurrence des TER, ces trains subventionnés par les régions. PACA conservera cependant la SNCF comme opérateur pour un ensemble de lignes baptisé "Étoile de Nice", lui aussi ouvert à la concurrence.
Comme l’expliquait dans La Croix d’hier mon collègue Michel Waintrop, d’autres régions, comme les Hauts-de-France, le Grand Est ou les Pays de la Loire, ont lancé des appels d’offres. À ce jour, 11 lignes ou lots de lignes vont être mis en concurrence. Ces appels d’offres, facultatifs, deviendront obligatoires en 2023 dès qu’un contrat entre une région et la SNCF prendra fin. Sur 15 000 trains que la SNCF fait rouler chaque jour, 14 000 sont des TER ou Transiliens, les trains régionaux d’Île-de-France.
La région, qui va acheter 16 nouveaux trains et engager des travaux de maintenance, prévoit de doubler le trafic, en passant de sept allers-retours quotidiens à 14 entre Marseille et Nice, Elle espère un meilleur service aux usagers, une présence humaine à bord et une meilleure ponctualité. Selon l'Autorité de la qualité de service dans les transports, le taux de ponctualité des TER ayant circulé dans la région était de 93 % ces douze derniers mois, avec un peu plus de 2% des trains annulés. En 2016, selon la Région, 20% des trains étaient en retard et 10% annulés.
Transdev est une filiale de la Caisse des dépôts et consignation, le bras armé de l’Etat en matière financière. Nous sommes nombreux à l’utiliser au quotidien, sans le savoir. Il transporte 11 millions de passagers au quotidien, par autobus, cars ou trains. En Allemagne, le groupe est même le numéro deux du ferroviaire depuis la fin du monopole de la Deutsche Bahn en 1994.
A l'appel de la CFDT, de Sud et de FO, quelque 200 cheminots ont manifesté hier devant le conseil régional, dénonçant un "démantèlement du service public". Un second rassemblement, à l'appel de la CGT, est prévu aujourd’hui. La loi impose qu’une partie des cheminots de la SNCF travaillant sur une ligne perdue soit transférée au sein de l’entreprise victorieuse de l’appel d’offres. Ils conserveront les garanties essentielles de leur statut, mais certains points doivent encore être précisés dans le cadre de négociations entre le patronat et les syndicats.
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