En 2015, lors de leur dernière entrevue, le pape avait insisté auprès du président russe pour qu’il agisse en faveur de la paix en Ukraine. Quatre ans plus tard, rien n’est réglé. Ce sera l’un des sujets de leur échange, de même que le climat et les relations entre les Églises catholiques et orthodoxes.
"Il faut voir ça sur le temps long des relations entre le Saint Siège et la Fédération de Russie. La clé décisive, c’est la rencontre entre le patriarche Kiril et le pape François en 2016, à Cuba. A ce moment là, un accord a été signé entre les deux Églises, qui ne concerne pas les deux États, et qui visait à équilibrer les relations entre catholiques et orthodoxes sur deux points de fracture : l’Europe de l’Est et l’Orient chrétien. Le pape François a toujours pensé que Vladimir Poutine pouvait jouer un rôle dans la sauvegarde des chrétiens d’Orient. C’est ce qu’a fait Vladimir Poutine. Et d’un autre côté, la Russie intervient en Ukraine où il y a une forte aspiration à rejoindre l’Europe et l’Otan" explique Jean-François Colosimo, théologien orthodoxe.
"A mon sens, le pape François doit jouer un rôle de médiateur entre la Russie et les puissances occidentales. Le pape François sait que lorsqu’on laisse monter en escalade des situations qui semblent sans issue, alors là viennent les véritables dangers. Le pape François a cette volonté de se placer en tant que médiateur car il sait que malgré tout la Russie est un pays qui doit compter dans le concert international" ajoute-t-il.
"Le dialogue a toujours été affirmé. Sous Benoît XVI, il avait pris la forme d’un front commun moral contre ce qui était jugé de part et d’autres comme les forces de décadences. Cet œcuménisme éthique s’était substitué au véritable œcuménisme ecclésial. L’œcuménisme ecclésial est encore à la souffrance, parce que quel que soit l’engagement des hiérarques de Moscou, la base russe reste très anti-occidentale et tout à fait reluctante à envisager les catholiques occidentaux comme de véritables partenaires" conclut Jean-François Colosimo.
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