La météo capricieuse n'empêche pas l’arrivée des allergies dans la Loire. 30 % des Français seraient concernés : un chiffre en constante hausse ces dernières années. Entretien avec le docteur Morgan Reynaud, allergologue à Saint-Just-Saint-Rambert.
Le retour du froid n’empêche pas la venue du pollen dans la Loire. Le docteur Morgan Reynaud, allergologue à Saint-Just-Saint-Rambert évoque “un regain un petit peu comme l’année dernière, assez tôt, dès janvier”. Les betulaceae sont les premiers pollens à s’être manifestés, avant ceux de bouleaux. Au fil des années, de plus en plus de patients développent des symptômes. “On est à environ 30 % de la population qui présente des symptômes allergiques et les pronostics vont à 50 % en 2050”, développe l’allergologue. Petits comme grands, tout le monde est concerné : “au départ, les premiers symptômes commençaient jeunes mais, au fil des années, on se rend compte que des patients plus vieux développent, eux aussi, des symptômes”, explique le docteur Reynaud.
Schématiquement, on parle de l’arrivée des pollens au début du printemps, mais le docteur Morgan Reynaud parle plutôt d’allergies toute l’année avec des allergènes saisonniers. “On débute avec les pollens d’arbre de janvier à avril, le gros pic avec les pollens de graminées fin avril début mai puis les pollens d’herbacés”, raconte l’allergologue. Mais si on regarde plus largement, il y a aussi des acariens présents toute l’année.
Yeux qui grattent, nez qui coule et éternuements… Souvent, les symptômes des allergies sont incommodants. Mais le docteur Morgan Reynaud liste quelques gestes simples pour les atténuer : “prendre une douche le soir, éviter d’aérer l’habitation pendant la journée et privilégier avant le lever ou après le coucher du soleil, éviter de sécher les vêtements dehors”. Il existe aussi des traitements antihistaminiques puis lorsque l’allergie est plus sévère, une désensibilisation est possible. Il s’agit du “seul traitement qui permet de traiter l'origine de l'allergie”, développe le praticien. Ce traitement dure de trois à cinq ans.
De plus en plus de personnes touchées, mais de moins en moins d’allergologues. “C’est un très gros problème et au fil des années, l’évolution n’est pas tellement favorable”, affirme Morgan Reynaud. Il poursuit : “la majorité des allergologues ont plus de 50-60 ans, donc dans les années à venir, il va plutôt y avoir moins d'allergologues”. Sans praticiens, les délais s’allongent. Il faut attendre minimum six mois avant d’avoir un rendez-vous au cabinet du praticien ligérien. Le problème vient de la formation. L’allergologue évoque un manque de place à l’internat, le concours pour permettre aux médecins de choisir leur spécialité et leur lieu d’exercices. Dans la Loire, “il y a 6 allergologues exclusifs, contre 20 exclusivement pour la ville de Lyon par exemple.”
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