La démocratie est la grande perdante. La participation formelle et informelle des citoyennes et citoyens à la vie politique notamment par des élections pluralistes, participatives et régulières est une dimension clé de la démocratie. Elle n’est jamais définitivement gagnée. Souvenons-nous que la démocratie a presque toujours été acquise au prix de luttes acharnées dans l’histoire des sociétés.
On le voit aujourd’hui dans de nombreuses parties du monde où la démocratie est vivement réprimée, comme au Myanmar depuis le 1er février. Le coup d’État militaire a provoqué, à ce jour, la mort de 873 personnes dont au moins 73 enfants. Plus de 5000 personnes sont actuellement emprisonnées, 175 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays. Après cinq mois depuis le coup d’État, chaque jour qui passe voit s’éloigner un peu plus l’espoir. Le pays s’enfonce aussi dans une crise économique : 600 000 emplois ont été perdus, les populations les plus pauvres sont les plus durement touchées. On peut craindre que l’effondrement du Myanmar puisse déstabiliser cette région de l’Asie et encourager la montée d’autres pouvoirs autoritaires, violents et extrémistes.
Dans ce contexte, la plateforme « jeunes pour le Myanmar » promue par une quinzaine de mouvements catholiques et d’organisations non violentes à l’échelle internationale dans plus de dix pays donne un souffle nouveau à la lutte légitime pour promouvoir la paix et la démocratie au Myanmar et dans toute la région. Le lancement de cette plateforme, en présence de nombreux évêques d’Asie du Sud-est comme Mgr Joël Baylon évêque de Legazpi aux Philippines, aura lieu demain 29 juin. Ce lancement soutenu par Fondacio Asie est une manière aussi de mobiliser la jeunesse du monde entier, l’avenir pour un monde plus humain et plus juste est entre les mains de chacun de nous.
C’est sur une note d’espérance que François vous terminez ces deux années de Carte blanche sur RCF.
Je remercie toute l’équipe qui m’a accueilli dans les studios de la radio tous les lundis, et le directeur Raphaël qui m’a fait confiance. Chers auditrices et auditeurs, ce fut une joie pour moi de partager ces moments de connivence au cœur de l’actualité éprouvante de ces derniers mois marqués par la Covid. En plein soleil comme dans les nuits plus sombres, la joie « s’adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimeÌ, au-delàÌ de tout » (pape François, La joie de l’Évangile, §6). La joie naît du goût de l’autre, dans une sollicitude partagée.
Dans la joie partagée à RCF, je vous souhaite un bon été.
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