Samedi, les coureurs du Tour de France s’élanceront de Brest (Finistère). Les 23 équipes ont été présentées jeudi dans la ville bretonne. La 108ème édition de la Grande Boucle intervient alors que la situation épidémique s’améliore. Eric Fottorino est journaliste, cofondateur du journal Le 1 et de la revue Zadig. Il est notamment l’auteur de "Mes maillots jaunes" (Editions Stock, 2019) et de "Petit éloge du Tour de France" (Gallimard, 2013).
Après une édition 2020 qui s’est déroulée en septembre, "c’est le retour à une forme de normalité du calendrier" selon Eric Fottorino, puisque le Tour de France se tient à nouveau en juillet comme à son habitude. L’édition sera scrutée de près : "Depuis 40 ans qu’un Français n’a pas gagné, depuis Bernard Hinault, il y a cette espérance qu’un Français gagne", affirme le journaliste.
La première étape se déroulera entre Brest et Landerneau. Les coureurs démarrent fort avec le passage par la zone ventée des monts d'ArreÌe et une arriveÌe au haut d'une coÌte de 3 km dont à un passage à 14 %. "La Bretagne c’est comme de la montagne parce que le vent tient lieu de difficulté que la route n’a pas forcément. [...] Les organisateurs ont toujours ce génie de trouver cette difficulté", assure Eric Fottorino.
Avec les années, le Tour de France est-il toujours intéressant à suivre ? "On sait qu’il y a beaucoup plus de contrôle, il y a moins d'inattendu. Ça a quelques fois fait des Tours de France un peu ennuyeux. [...] Il y a beaucoup de lumières sur cette épreuve mais c’est vrai que le dopage et les intérêts économiques ont probablement altéré la fête", estime Eric Fottorino.
Quand on regarde les résultats dans le temps, il y a une nette diminution des écarts moyens séparant le vainqueur final de ses poursuivants. "Ce qui causait les écarts autrefois c’était la montagne. Au classement général, on trouvait des écarts qui se calculaient en heures. Il y a eu l’évolution du revêtement des routes et puis des vélos. Cette rencontre entre les deux progrès a fait que même les mauvais grimpeurs arrivent à franchir les cols avec moins de difficulté qu’avant", analyse Eric Fottorino.
En dehors du cyclisme, la Grande Boucle est aussi appréciée pour les paysages que l’on découvre. "Une étude avait été faite dans les années 2000 qui disait que 78 % des Français étaient sensibles au Tour mais aussi aux paysages. Toutes ces images c’est le soft power, une manière de faire rayonner la France imposée par cette douceur que peut représenter", conclut Eric Fottorino.
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