L’ouvrage a été inspiré à Frédérique Deghelt par son fils Jim, porteur d’une maladie génétique. "A partir du moment où les autres vous renvoient tout le temps que vous n’êtes pas comme les autres et que vous n’avez pas les mêmes droits qu’eux on finit par le croire". La rencontre avec la photographe Astrid di Crollalanza a été déterminante, "j’ai trouvé qu’il y avait chez cette fille quelque chose de particulier".
Pour Frédérique Deghelt, dans ce projet "l’idée était surtout d’aller vers, de rencontrer, de découvrir". "Ce n’est pas parce que je suis la même d’un enfant différent que cela fait de moi quelqu’un de légitime mais il me semblait que quelque chose était là et je ne voulais rien m’interdire, je voulais raconter nos rencontres, avec les difficultés et la peur". Elle explique : "il y a une gêne face au handicap et c’est dommage parce qu’on pourrait avoir un comportement naturel".
"A l’adolescence on a un rapport au corps et à l’image de soi qui est à peu près le même, et on est adolescent avant d’être en situation de handicap" raconte Frédérique Deghelt. "Beaucoup de personnes en situation de handicap ne se vivent pas beaux. Certaines femmes par exemple se maquillent et se préparent mais ne regardent pas le résultat".
Et s’il fallait trouver une définition de la beauté, Frédérique Deghelt propose "être beau c’est être au plus près de quelque chose qui est en vous et qui est peut être la partie la plus inconnue de vous, vous vraiment, pas votre environnement".
Ce livre a "précisé" son regard sur le handicap, "il ne l’a pas changé". Frédérique Deghelt dénonce le fait qu’en France on est très en retard sur la question du handicap, que les personnes sont plus "cachées" que dans d’autres pays, et que les villes sont peu adaptées aux personnes en situation de handicap.
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