Bordeaux
Les dirigeants chrétiens veulent réenchanter le travail aux Assises à Bordeaux
En partenariat avec LES ENTREPRENEURS ET DIRIGEANTS CHRÉTIENS
En partenariat avec LES ENTREPRENEURS ET DIRIGEANTS CHRÉTIENS
"Réenchantons le travail". C'est le thème des assises nationales des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC), qui se réunissent ce week-end à Bordeaux. Invité de la matinale, Pierre Guillet, le président des EDC, explique son rôle de dirigeant chrétien, guidé par la pensée sociale chrétienne.
Tripalium. Cet instrument de torture serait l'étymologie - controversée - du travail. Aujourd'hui, le travail apparaît souvent comme un poids. Les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens veulent réfléchir sur les façons de réenchanter ce travail. "Mieux se révéler au travail permet d’accepter les plans de Dieu", explique Pierre Guillet, président des EDC.
Le travail est intrinsèquement lié à la vie du chrétien car il est voulu par Dieu. "Aucun buisson n'était encore sur la terre, aucune herbe n'avait poussé, parce que le Seigneur Dieu n'avait pas encore fait pleuvoir sur la terre, et il n'y avait pas d'homme pour travailler le sol", dit un passage de la Genèse. Les EDC souhaitent remettre au cœur de leur quotidien, leur foi et leur contribution à l'œuvre de Dieu.
Accueillir la personne fragile est une manière concrète de ré-enchanter le travail. Elle aura besoin d’une communauté pour se sentir pleinement en capacité de ses moyens afin de contribuer au monde. Pierre Guillet explique la nécessité de créer les conditions afin que celui qui n’a pas réussi à se révéler puisse le faire dignement. "Est-ce qu’être handicapé, ce n’est pas réussir ? Non, je pense pas, donc l'entrepreneur chrétien va prendre la personne avec ses fragilités", affirme le président des EDC.
"La personne fragilisée peut être quelqu’un tout à fait valide, mais qui a d’autres fragilités, comme le dirigeant peut en avoir", précise-t-il. Pour concrétiser son combat, Pierre Guillet a décidé d'ouvrir son entreprise à des détenus par la création d’un atelier : "Le départ a été difficile parce qu'il a fallu environ 9 mois pour convaincre certains salariés qui considéraient qu’un condamné ne méritait pas qu'on s'intéresse à lui."
Le travail est un moyen pas une finalité en soi.
D’après Pierre Guillet, accueillir le pauvre nécessite un combat auprès des salariés : "C'est un combat contre les idées reçues, combat administratifs aussi". Un changement d’esprit s’opère pour recevoir au mieux le pauvre. Les EDC s’inspirent alors des doctrines sociales de l’Église : la dignité, le bien commun, la participation, la solidarité, la destination universelle des biens et la subsidiarité. S’ajoute à cela des valeurs œcuméniques qui procurent au mouvement et aux engagés une authenticité. Remettre Dieu et l'humain au cœur du travail sont leurs objectifs.
Engagé dans les EDC, Pierre Guillet est dirigeant de son entreprise et applique au quotidien son engagement auprès de ses salariés. Tout d’abord, cet engagement l’amène à approfondir sa relation à Dieu : "on remet chaque événement de sa vie, chaque enjeu professionnel de sa vie dans la prière et on prie aussi pour son équipe pour ses salariés".
On s’appuie sur la pensée sociale chrétienne pour donner du sens au travail.
En outre, le dirigeant chrétien se met au service de ses salariés. Il devient subsidiaire afin de les aider. "Il est à disposition de son salarié pour le faire grandir et pour l'aider à assumer ses responsabilités", continue Pierre Guillet. La subsidiarité revient à laisser le rôle de décisionnaire et de responsable à la personne la plus compétente, selon le Catéchisme de l’Église catholique "le ministre de la divine providence". Et puis Pierre Guillet le rappelle : "le dirigeant chrétien est avant tout un serviteur avant d’être un leader".
Pierre Guillet a vécu un véritable appel dans sa tâche de président et de dirigeant. Il parle d'un véritable discernement : "on ressent vraiment l'action de l'Esprit Saint puisqu’on doit discerner sur la place que l’on prend." Il s’est demandé s’il était à la juste place. "Au départ, je suis entré chez les EDC pour un désir de mettre ma foi en action et d’être au service du Christ". Vivre en chrétien, c’est selon lui, tout remettre entre les mains du Seigneur.
Et les EDC aident justement à faire ce devoir puisque c’est une véritable communauté avec un sens de la fraternité et de l’œcuménisme fort. "Lorsqu’on rentre aux EDC, on découvre d'autres patrons chrétiens, on échange avec eux et on décide au quotidien d’agir avec sa foi", témoigne le président des EDC. Être dirigeant chrétien est un véritable engagement spirituel.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !