Sentiments d’illégitimité, remarques sexistes, moins de postes à responsabilité….
Les femmes journalistes sont à l’honneur les 25 et 26 juin 2022 à Nantes dans le cadre des Journées de la presse européenne. L’occasion d’évoquer leurs conditions de travail et les difficultés qu’elles peuvent rencontrer en raison de leur genre.
En 2021, environ 47% des titulaires de carte de presse étaient de sexe féminin. Cette situation peut sembler presque égalitaire. Pourtant, ce n’est qu’une façade malgré de réels progrès en faveur des droits des femmes journalistes.
Nathalie Bertheux du quotidien Le Progrès à Dole et Chloé Vernet de RCF Besançon sont plutôt optimistes sur l’évolution passée et à venir pour leurs consœurs. Mais leurs expériences illustrent le chemin qu’il reste à parcourir.
Plafond de verre, mansplaining, il y a « encore du chemin »
Entre le paternalisme et la condescendance, elles donnent un exemple flagrant de « mansplaining », en français de « mecsplication » : lorsqu’un homme explique à une femme quelque chose qu’elle maîtrise ou même dont elle est experte.
Chloé Vernet et Nathalie Bertheux retracent également la difficulté à se faire une place dans le milieu journalistique, n’étant pas toujours prises au sérieux : « Parfois quand il y a des stagiaires garçons à la radio, les gens se tournent plutôt vers eux que vers moi (Chloé Vernet, n.d.l.r.). Ils pensent forcément que c’est le garçon qui est le journaliste titulaire ».
Des femmes invisibilisées
La manière dont les journalistes décrivent et traitent les femmes dans l’actualité est aussi significatif des représentations que la société se fait de ce sexe. La manière dont les féminicides sont traités par les médias est un exemple. Nathalie Bertheux argumente « Avant on parlait de disputes qui se terminent mal, de drames passionnels… Non ce n’était pas ça, c’était bien des femmes qui étaient tuées par leurs conjoints. »
La journaliste poursuit : « Les femmes sont très peu présentes dans les médias, on fait souvent appel à des experts hommes, on fait toujours intervenir les hommes ». Une prise de conscience que les deux professionnelles de la presse appellent à poursuivre.
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