Jésus est à Nazareth, dans son village, là où il est très bien connu, trop bien connu sans doute ? En effet, dans sa synagogue, il proclame : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre », et cela à propos de la parole d’Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération et remettre en liberté les opprimés de toutes sortes … ». Les préjugés des habitants de son village sur sa personne, empêchent Jésus d’agir parmi eux comme Il vient d’agir à Capharnaüm : il est empêché d’apporter aux siens la libération et la guérison de toutes leurs oppressions ! C’est raté pour eux ! Ils sont même furieux contre Jésus au point de vouloir l’éliminer. Des préjugés sur Jésus, les habitants de Nazareth n’étaient pas les seuls à en avoir. Rappelons-nous en Jean 1, la parole de Nathanaël quand on lui annonce Jésus de Nazareth comme Messie : « De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? ». Et cette parole dans la foule en Jean 7 : « Le Christ pourrait-il venir de la Galilée ? L'Écriture ne dit-elle pas qu'il sera de la lignée de David et qu'il viendra de Bethléem. »
Jésus ne cesse pas d’être victime de nos préjugés à son égard et d’engendrer l’hostilité au point que nous le mettons bien souvent à l’écart de nos vies, voire même à l’en éjecter et à le supprimer, comme il y a 2000 ans. Nous le supprimons… de nos vies…
Pourquoi en arrivons-nous là ? Interrogeons-nous ! Tiens, sur un passage d’évangile, n’ai-je pas cette réaction spontanée : « Ce passage, je le connais, il n’y a rien à en tirer… » Ne suis-je pas alors dans une position identique à celle des habitants de Nazareth : je connais ! Alors que je ne l’ai pas écouté dans ses moindres détails, ni prié, ni mâchonné ou ruminé ou même mangé comme Ezéchiel …
Au fait, qu’est-ce que j’attends aujourd’hui de Jésus et de sa parole vivante ? Suis-je prêt à me laisser surprendre ? Quel Dieu j’attends ? Un Dieu qui réponde à tous mes désirs et à toutes mes prières selon ma vision de leur exaucement ?... Qui soit à ma botte en quelque sorte ? Et en ce sens, Jésus ne me déçoit-il pas, si bien que je le laisse tomber ? Car Il ne correspond pas au Dieu que je voudrais avoir…
Et donc dans quelle disposition me mettre pour me laisser surprendre par Jésus tel qu’il veut se révéler à moi aujourd’hui ? Dans quelle disposition être pour Le trouver là où je ne m’y attends pas, en moi ou dans une des relations de ma journée ?
Si Jésus a pris chair humaine pour libérer l’homme de toutes ses prisons intérieures, de toutes ses oppressions, car telle est Sa mission (on vient de l’entendre dans l’évangile), c’est pour que nous puissions aimer en toute liberté ; et donc, quelle attitude attend-Il de l’homme pour pouvoir concrètement agir dans sa vie, pour pouvoir agir dans notre monde, déboussolé, sans boussole, tel qu’il se présente aujourd’hui ? N’est-ce pas une attitude de pauvreté et d’humilité comme l’ont eue ces étranges étrangers que sont la veuve de Sarepta et Naaman le Syrien ?
Ne serait-il pas dommage que, comme à Nazareth, Jésus, passant au milieu de nous aujourd’hui, aille son chemin ?
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