La ministre déléguée à l'organisation des territoires et aux professions de santé était à Lille mardi 6 décembre pour une rencontre du conseil national de la refondation santé. Nous lui avons demandé quelles sont les pistes du gouvernement pour résorber les déserts médicaux.
Quels sont les enjeux de ce conseil national de la refondation santé ?
87% de la France est un désert médical. Nous manquons de médecins, de spécialistes et d'infirmières. L'enjeu c'est de répondre aux besoins de santé avec les médecins traitants. En leur dégageant du temps médical. Cela passe par l'aide des assistants médicaux par exemple. Ou en acceptant de déléguer certaines tâches aux professions paramédicales. Mais il faut aussi relancer l'attractivité de tous les métiers du soin.
On l'a entendu lors de la grève des médecins des 1er et 2 décembre, beaucoup de praticiens généralistes sont opposés à l'ouverture de la prescription à d'autres professions de santé.
Le médecin doit rester la pierre angulaire de notre système de santé. Mais pour répondre aux 6 millions de français qui n'ont pas de médecin traitant il faut apporter des réponses. Une fois un diagnostic établi par le médecin on peut imaginer que le suivi des soins soit assuré par d'autres professionnels de santé. Voire même les laisser prendre en charge certaines petites pathologies. L'idée n'est pas de remplacer le médecin traitant mais chacun doit prendre ses responsabilités.
Vous n'envisagez pas de réguler l'installation des médecins généralistes sur le territoire comme c'est déjà le cas pour d'autres professions de santé ?
Nous sommes contre toute forme de coercition ou de régulation. 87% du territoire national est un désert médical. Il est également hors de question que nous obligions les internes en médecine à aller terminer leurs études dans des déserts médicaux.
Comment réagissez-vous justement à l'opposition des médecins et internes au sujet de la quatrième année d'internat ?
Les médecins ne sont pas contre cette quatrième année. Pour nous c'est un moyen de faire découvrir aux futurs médecins de nouvelles manières d'exercer leur métier. Et nous voulons inciter les jeunes internes à découvrir des territoires différents. Cela peut susciter des vocations.
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