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Expérimentation : un meilleur accès aux protections hygiéniques

Un article rédigé par Magali Santulli - RCF Lorraine Nancy, le 4 septembre 2022 - Modifié le 17 juillet 2023
3 questions àExpérimentation : un meilleur accès aux protections hygiéniques

Travailler sur les questions de précarité menstruelle et sur le tabou des règles en général ; c’est ce à quoi s’engage le Département de Meurthe-et-Moselle. Avec plusieurs partenaires, il vient d’installer quatre distributeurs de protections périodiques gratuites en libre-service sur le territoire de Vandœuvre-lès-Nancy. Une réponse concrète au coût élevé des protections hygiéniques. On estime à 1,7 million le nombre de femmes touchées par la précarité menstruelle.

De plus en plus de femmes n’ont pas accès aux protections hygiéniques.De plus en plus de femmes n’ont pas accès aux protections hygiéniques.

 

Entre 96 et 121 euros par an ; c’est le coût moyen estimé des dépenses d’une femme pour ses protections hygiéniques. Un budget parfois trop élevé pour certaines personnes en situation de précarité. Ce qui peut donner lieu à des pratiques inadaptées et dangereuses pour la santé en termes d’hygiène. “Nous souhaitons lever deux tabous, explique Chaynesse Khirouni, présidente du Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle. Le premier, c’est que de plus en plus de femmes - qu’elles soient sans-abris ou travailleuses pauvres - n’ont pas accès aux protections hygiéniques. Ou bien elles vont faire des économies en utilisant le moins possible de protections. Le second tabou, ce sont les règles chez les adolescentes. Beaucoup n’osent pas en parler avec un adulte et peuvent parfois se retrouver en situation de difficulté”. 

 

Un accès gratuit aux protections hygiéniques

Pour répondre aux problématiques d’accès aux protections périodiques, le Département a mis en place un partenariat avec l’association TEAM France et la ville de Vandœuvre-lès-Nancy. Ils viennent d’installer quatre distributeurs de protections périodiques gratuites en libre-service sur la commune de Vandœuvre-lès-Nancy : un au Parc des Sports, un aux toilettes publiques du parc Richard-Pouille, un à l’accueil du Centre communal d’action social et un à la Maison Départementale des Solidarités. “L’accès à ces produits est une question de droits humains fondamentaux et de dignité, martèle Chaynesse Khirouni. C’est une réponse très concrète au coût élevé des protections. Les femmes peuvent accéder facilement et gratuitement à ces distributeurs”. 

 

Premier bilan en décembre 

Ces distributeurs visent à subvenir aux besoins d’environ une centaine de femmes. Ils seront rechargés une fois par semaine grâce à l’achat et à des récoltes dans les grandes surfaces de la métropole du Grand Nancy. “Pour la fin de l'année 2022, le coût de ces distributeurs est de 5 100€. Ils sont financés par le Département et ses partenaires. Ces distributeurs ont pour vocation à rester en place. C’est pourquoi nous souhaitons mobiliser de nouveaux partenaires, comme la Métropole ou l’Agence Régionale de Santé”. Un premier bilan sera réalisé en décembre. “Il s’agira de voir si les distributeurs sont placés au bon endroit et s’ils sont utilisés. Nous pourrons alors développer d’autres points de récupérations et associer plus largement les communes du territoire. Pour le Département, c’est une question sociale et de solidarité”.  

 

Banaliser les menstruations et lever les tabous

Cette expérimentation s’accompagne d’actions d’information et de sensibilisation. “Nous souhaitons notamment intervenir dans les collèges, dont nous avons la gestion. L’objectif est que les adolescentes puissent trouver une écoute et des solutions par rapport à ce sujet qui reste tabou. La preuve : certaines filles manquent les cours lorsqu’elles ont leurs règles, et beaucoup demandent à être dispensées de natation”. Le Département a pour ambition d’être en première ligne sur la question de santé menstruelle. “Je porte ce combat et cette politique publique". A l’image de l’Irlande ou de l’Ecosse, Chaynesse Khirouni souhaiterait que la France acte la gratuité de protections hygiéniques pour toutes. “L’enjeu, c’est aussi de faire de la menstruation un sujet plus ouvert, et que les jeunes filles n’en aient pas honte”. 

 

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