Ces Honduriens ont entrepris une longue marche en direction des États-Unis dans l’espoir de pouvoir s’enregistrer en tant que demandeur d’asile. Une démarche vaine dans la mesure où le président Trump est bien décidé, quitte à faire intervenir l’armée, à ne faire entrer personne. Il a même annoncé la réduction des aides américaines au Honduras, Salvador et Guatemala.
"Cette caravane vient révéler aux yeux du monde entier la situation qui existe depuis fort longtemps. Ces pays sont rongés par plusieurs maux qui ne trouvent aucune solution. Le premier d’entre eux, c’est la pauvreté, qui est le terreau sur lequel tout se développe. Ces gens partent car ils n’ont plus la possibilité de vivre chez eux, car ils sont sous la pression permanente de la criminalité organisée, mais qui sont en partie le résultat d’une politique des États-Unis qui a consisté à envoyer vers ces pays-là beaucoup de délinquants et de membres des gangs. Cette criminalité revient vers le pays et y ajoute le développement des narcotrafiquants" explique Christophe Ventura, spécialiste de l’Amérique latine.
"Cela se passe très mal car comme tous les flux de migration, ils sont organisés par des intermédiaires, des passeurs, adossés à la criminalité organisée. Vous donnez de l’argent à un passeur qui vous garantit le passage et puis en fait une fois que vous êtes parti, il y a tout un registre de ces migrants qui se retrouvent piégés par ces passeurs, qui les extorquent, qui leur réclament des rançons supplémentaires etc. Cela marche comme ça jusqu’aux Etats-Unis. C’est un parcours de l’enfer. Et ils se retrouvent souvent aux Etats-Unis dans une situation où on leur a promis d’arriver dans des conditions qui n’existent pas" ajoute Christophe Ventura.
"Pas grand-chose. Car ils considèrent que ce qu’ils fuient est pire que ce qu’ils trouveront à l’arrivée. Ce ne sont pas des départs forgés par un quelconque espoir. Ils fuient car ils ne peuvent pas supporter leur situation chez eux" conclut ce spécialiste de l'Amérique latine.
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