Mark Zuckerberg a fait son grand oral devant les élus américains. En deux jours, le patron de Facebook a été auditionné à deux reprises, par le Sénat tout d'abord, puis par la Chambre des représentants. Le but de ces auditions était d'entendre ce qu'avait à dire le patron du plus gros réseau social au monde à la suite du scandale de Cambridge Analytica, et de la communication de données issues de plusieurs millions de comptes Facebook.
En cause évidemment, la non-protection des données personnelles de ses utilisateurs ayant pour conséquences la manipulation politique et une ingérence étrangère dans la présidentielle américaine. Ces auditions intervennaient trois semaines après le début du scandale Cambridge Analytica. Cette entreprise spécialisée dans l’influence politique est soupçonnée d’avoir récupéré des données de 87 millions d’utilisateurs du réseau social à leur insu. Son but étant d’influencer le vote des électeurs.
Pour Damien Bancal, journaliste français, spécialisé de la délinquance informatique, il ne faut pas être étonné par ce scandale. Pour lui l’utilisation des données personnelles existent depuis le début de Facebook. Une pratique qui est même mentionnée dans les conditions générales d'utilisation du réseau social.
Mardi dernier devant le Sénat, Mark Zuckerberg a donc reconnu ses erreurs tout en ne remettant pas en cause le modèle Facebook. Il s'est tout de même montré à un moment, désarçonné face à la question d'un sénateur démocrate, sur sa propre vie privée. Une manière d'illustrer parfaitement le sujet.
Face à ce scandale, il est donc question de protection de la vie privée. Pour bien comprendre, Damien Bancal prend l’image d’une toile d’araignée, dans laquelle il est difficile de ne pas se coincer une patte. Pour autant, il ne faut pas se méprendre. Le scandale de Cambridge Analytica ne représente pas une fuite de données.
Le cofondateur de Facebook a d’ailleurs déclaré qu’il prenait la responsabilité de ce qui est en train de se passer. Thomas Fauré est fondateur d’un réseau social français nommé Wallher qui est garanti sans fuite de données. Il explique pourquoi Facebook est le premier responsable de ce scandale.
Le réseau social Facebook est accusé de manipulation politique. En vendant les données personnelles de ces utilisateurs, le réseau se rend complice de propagande politique. Il n’y a d’ailleurs pas que les élus américains qui demandent des explications. Antonio Tajani, président du parlement européen a demandé sur Twitter à ce que les données personnelles ne soint pas utilisées pour manipuler la démocratie.
Pour Sylvain Steer, même si Facebook va proposer des solutions, elles ne suffiront pas à garantir les droits fondamentaux. C'est ce qu'explique ce juriste engagé au sein du CECIL, le Centre d’études sur la Citoyenneté, l’Informatisation et les Libertés. Pour autant, selon lui, des alternatives existent, notamment au niveau européen.
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