Les catholiques sont invités à prier pour les vocations religieuses ce week-end. Mais comment réagiriez-vous, si c'était votre fils, votre fille, votre frère, qui se sentait appelé à cet engagement radical de chasteté, pauvreté, célibat? Témoignages de familles haut-savoyardes.
"Quand il nous a annoncé qu'il avait quelque chose d'important à nous dire, j'ai tout de suite pensé à la prêtrise!" raconte Sophie Huard, dont le fils est entré en 2020 au séminaire de la communauté Saint-Martin. Que ce soit une surprise ou pas, c'est tout de même une annonce à digérer! "Chacun va y projeter ses peurs, sa vision ou son expérience de l'Eglise. Parfois des croyants pratiquants ont accueilli l'annonce avec plus de réticences" se souvient le Père Vincent Rossat, aujourd'hui responsable de l'accompagnement des séminaristes et de leurs familles dans le Diocèse d'Annecy.
Vient ensuite le temps long de la formation et du discernement, au sein d'une communauté religieuse ou d'un séminaire. Un temps aussi où les familles apprivoisent à leur rythme ce choix de vie. "J'ai eu des craintes, j'en parlais à Blandine. Je ne connaissais pas vraiment la communauté dans laquelle elle avait choisie de s'engager, j'ai eu besoin d'aller les voir" témoigne Marie-Joseph Lagrut, dont la fille est religieuse au sein de la communauté du Chemin Neuf. "J'ai vu Olivier cheminer, s'épanouir, réussir dans des matières difficiles. J'ai été confortée dans l'idée que c'était vraiment là qu'il était appelé. Mais parmi ses quatre frères et sœurs, deux ont totalement rejeté cet engagement" confie Christine Fleau, dont le fils est oblat de François de Sales et prêtre. "Pendant cette période, c'est la liberté qui doit primer pour la personne qui se pose la question de la vocation. Liberté de continuer ou d'arrêter. Et c'est vrai que ce n'est pas toujours évident de se libérer du regard des autres" souligne Vincent Rossat.
La journée des vœux définitifs ou de l'ordination sacerdotale reste un souvenir fort pour les familles, "comme un mariage". Changement de statut pour la personne consacrée et pour sa famille. "Au début on m'appelait souvent «le frère de Vincent»!" se souvient Denis Grillet, dont l'unique frère est prêtre diocésain. C'est un membre de la famille qu'il faut partager avec la paroisse ou la communauté, pour les fêtes de familles. Un membre de la famille qui peut aussi connaître des moments plus difficiles dans sa vie de religieux(se) ou prêtre. "On parle de ses questions, de sa vie. C'est important!" témoigne Christine Fleau. "Nous sommes là pour l'écouter, si elle a besoin. Mais aujourd'hui, je vois Blandine épanouie. Elle marche sur un tel chemin de liberté! J'ai plutôt l'impression que c'est elle qui nous pousse vers l'avant, dans notre chemin de foi" confie Jean-Pierre Lagrut, son papa.
"Notre famille nous connaît aussi différemment, dans nos pauvretés, dans notre pâte humaine. La famille, les amis, c'est un lien vraiment précieux pour l'équilibre d'une personne consacrée" souligne le Père Vincent Rossat. "C'est un prêtre que je vois évoluer, mener sa mission... Je suis fier de lui. Mais c'est aussi le frère des repas de famille, le super tonton de mes enfants. Et ça aussi, je suis heureux qu'il le fasse très bien!" conclut Denis Grillet.
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