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Fête du livre 2016 - Yasmina Khadra - Dieu n'habite pas La Havane

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne,  - Modifié le 26 octobre 2016
Fête du livre 2016 - Yasmina Khadra - Dieu n'habite pas La Havane- aux éditions Julliard Au micro de Jean-Claude Duverger

À l’heure où le régime castriste semble avoir vécu, Juan del Monte Jonava, à cinquante ans passés, chante toujours dans les cabarets de La Havane. Sa voix magnifique qui électrisait les foules lui a valu le surnom de « Dom Fuego », mais le temps s’est écoulé et sa gloire s’est ternie. À l’instar de nombreux Cubains habitués aux restrictions, Juan vit chez sa sœur et sa nombreuse famille. En quête d’un nouveau contrat, il traîne son mal être dans les rues de la ville, quand il tombe sur Mayensi, une jeune fille rousse et sauvage qui a fui son village. Touché par la grâce et le désarroi de la jeune fille, Dom Fuego décide de l’emmener chez sa sœur. Malgré la différence d’âge, il éprouve pour elle une attirance de plus en plus forte et, à son contact, la vitalité et la passion qu’il croyait à jamais disparues renaissent en lui. Hélas, cette beauté farouche semble nourrir une étrange méfiance à l’égard des hommes. Et si dom Fuego réussit à la séduire, il sait que ce moment de bonheur parfait qu’elle lui offre ne pourra être qu’une parenthèse miraculeuse.
Dieu n’habite pas La Havane est d’abord un chant d’amour dédié à toutes ces fabuleuses destinées, d’ici ou d’ailleurs, contrariées par un régime autoritaire et corrompu, ou par l’injustice d’un sort qu’elles n’ont pas choisi.
Chaque façade décrépie de La Havane cache une existence partie en volute, consumée en vain. De la splendeur oubliée de cette ville, il restera toujours un charme indéfinissable. De même que lorsque tout s’effondre autour de Dom Fuego, deux piliers indispensables lui resteront fidèles : sa famille et… la musique. Alliant la maîtrise et le souffle d’un Steinbeck contemporain, Yasmina Khadra mène avec subtilité une réflexion nostalgique sur la jeunesse perdue, sans cesse contrebalancée par la jubilation de chanter, de danser et de s’offrir sans compter à son public.

 

 

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