Pour la première fois, la Banque Postale a publié conjointement à sa Note de conjoncture sur les finances locales un point de situation sur les comptes des collectivités auvergnates. Présentée le 10 octobre, elle relève l'adaptation des collectivités auvergnates à un contexte fragile en 2024, grâce à l'amélioration de l'épargne brute de l'an passé.
Les quatre départements de l'ancienne région Auvergne ont fait l'objet d'une étude sur leur situation financière par la Banque Postale. L'Allier, le Puy-de-Dôme, le Cantal et la Haute-Loire font ainsi l'objet d'une analyse précise de leur situation. Il en ressort notamment que, par rapport à 2023, le bilan semble plus sombre, sans pour autant susciter la moindre inquiétude. "Il y a quelques collectivités qui peuvent s'approcher du rouge, qui sont peut-être dans une situation un peu difficile, mais par rapport à l'ensemble des autres collectivités du territoire, il n'y a rien d'alarmant", souligne Philippe Baeteman, responsable des Etudes Financières de la Banque Postale France.
Cela se démontre en s'attardant notamment sur l'épargne brute. C'est un montant qui sert à rembourser les emprunts et à financer les investissements. Il se calcule en soustrayant le montant des dépenses de fonctionnement (à l'image des charges à caractère général comme l'électricité et l'alimentation ; prenant en compte les dépenses de personnels avec la revalorisation de l'indice de la fonction publique ou la prime "pouvoir d'achat") aux recettes de fonctionnement (telles que la fiscalité et les dotations). Des départements comme l'Allier et le Puy-de-Dôme voient cette épargne brute augmenter respectivement de 17,5% et de 16,9% par rapport à 2023, tandis que celle du Cantal diminue de 2,4%. Preuve que certains territoires, aussi minimes soient-ils, rencontrent quelques difficultés.
Le gouvernement a annoncé vouloir prélever 5 milliards d'euros aux 450 plus grandes collectivités du pays. Laissant de côté les 35 000 autres, ce prélèvement finirait par toucher tout le monde. "La réalité du monde local, c'est que les communes et intercommunalités bénéficient beaucoup des financements des grandes collectivités à l'instar des départements. Et si ces collectivités se voient prélever une partie de leurs ressources, elles auront moins de capacité à financer les communes et les intercommunalités, qui seraient touchées par induction", précise Luc-Alain Vervisch, Directeur des Etudes et de la Recherche de la Banque Postale France. Les départements étant déjà en difficulté, ce prélèvement pourrait mettre à mal le système. "Les départements sont l'un des financeurs des communes les plus importants", ajoute-il. Des sujets, telle la transition écologique, pourraient en conséquence manquer de financements précieux.
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