Le 21 mars, c'est la journée internationale des forêts. Un écosystème essentiel et pourtant trop peu protégé par les collectivités territoriales ou les propriétaires qui n’hésitent pas à utiliser ces territoires pour des rendements économiques, provoquant un bouleversement écologique dans nos bois. Comment préserver les forêts et comment les utiliser à bon escient ?
En France, trois quarts des forêts sont des propriétés privées. En Dordogne, seulement 1 % des bois sont publics. Le réel problème de cette majorité de forêts privées est l'utilisation qu’en font les propriétaires. Ils n’hésitent pas à exploiter leurs terres pour en tirer des profits économiques. "On est plus que dans l’urgence" insiste Jean-Claude Nouard, co-président de l’association SOS Forêt Dordogne, membre du réseau SOS Forêt. Ce dernier explique avoir vécu plusieurs années à l’intérieur de la gestion forestière de forêts françaises et souligne un réel désengagement de la part de l’État dans la préservation des territoires forestiers.
Si certaines forêts publiques sont protégées empêchant donc toutes exploitations, les bois privés sont majoritaires, et pour aider les propriétaires à la gestion de leurs forêts, des associations comme Cœur de forêt accompagnent les propriétaires. "C’est très important de s’accompagner d’associations pour s’aider dans la gestion de sa forêt" explique Alice Gonthier, responsable développement et communication à Cœur de forêt. Anne, une auditrice de l’émission, est propriétaire d’une forêt de 50 hectares. Elle explique avoir été guidée par le CNPF qui regroupe les propriétaires et les conseille dans la gestion de la plantation et la préservation de l'écosystème.
On entend bien souvent parler de déforestation notamment dans la forêt amazonienne victime de la coupe de ses arbres pour y installer des cultures. "33 % de la déforestation est causée par l’agriculture" note Alice Gonthier. Hormis une déforestation intensive que subissent les territoires forestiers, un autre phénomène est important à relever : la malforestation. Une notion qui se traduit simplement par la mauvaise gestion d’une forêt en terme de coupe et de replantation d’arbres. Si en France on ne peut pas dénoncer une déforestation majeure, on peut néanmoins protester contre les forêts mal boisées, par exemple avec les monocultures.
La monoculture repose sur le principe de détruire des forêts pour en faire des champs d’arbres, parfois inadaptés aux climats ou au sol sur lequel ils sont plantés. "Il faut opter pour une régénération naturelle et essayer de trouver où les arbres vont avoir une bonne croissance" explique Alice Gonthier. Elle précise cependant que récolter du bois n’est pas forcément mal, qu’il ne faut pas stigmatiser ceux qui travaillent dans ce secteur, mais que la coupe rase des arbres pour éradiquer le peuplement initial et faire de nouvelles cultures est mauvaise pour l’écosystème des forêts. "Il y a des impacts sur la qualité de l’eau, des sols et de la biodiversité, c’est le même système que l’agriculture, il faut donc se concerter afin d’éviter des pratiques délétères" insiste Alice Gonthier. Jean-Claude Nouard, un militant passif, dénonce particulièrement la monoculture "qui n’est pas une forêt".
"Mettre sous cloche 30 % du territoire, c’est une bonne chose, mais les 70 % restants doivent eux aussi être préservés" insiste Charlène Lainé, co-animatrice des pôles sensibilisation et plaidoyer pour Envol Vert, une association de préservation de la biodiversité et de la forêt. Elle propose des ateliers de sensibilisation pour expliquer à tous la nécessité de protéger les forêts et comment le faire de manière responsable. L’association propose également sur son site, de calculer son Empreinte Forêt, un moyen de connaître l’impact que produit chacun d'entre nous sur les forêts dans le monde. "Nous sommes dans l’accompagnement plutôt que dans la dénonciation" souligne Charlène Lainé. Jean-Claude Nouard, quant à lui, œuvre à sensibiliser les écoles sur la préservation des forêts en proposant des ateliers artistiques autour de l’écorce de l’arbre.
Mais alors comment s'engager dans la préservation des territoires forestiers ? Envol Vert compte une centaine de bénévoles, sur le terrain et dans les locaux. "On propose des offres de volontariat sur notre site, des annonces qui collent aux attentes et aux compétences des bénévoles" explique Charlène Lainé. Sans oublier les dons qui sont indispensables pour mener toutes les actions de préservation et soutenir différents projets en France comme à l’étranger.
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
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