Ce lundi 4 septembre, c’est la rentrée des classes. Elle est chaque année synonyme d’effort financier pour les parents qui doivent acheter les fournitures scolaires. Mais dans le contexte actuel d’inflation, elle pèse plus encore sur les ménages. Si une baisse des prix était annoncée pour septembre, les associations de consommateurs n’en voient pas la couleur. Et l’UFC-Que Choisir met en garde les consommateurs : « il ne faut pas se faire avoir » par les promotions…
École, collège, lycée : ce lundi 4 septembre, c’est la rentrée des classes pour près de 12 millions d’élèves. Et l’indispensable de toute rentrée scolaire, ce sont les fournitures : cahiers, classeurs, crayons, feutres et autres cartables. Seulement, dans le contexte d’inflation que connaît la France depuis plus d’une année, difficile pour les familles dont les paniers moyens explosent tous les plafonds.
Selon l'enquête menée par la Confédération syndicale des familles, le coût moyen d'une liste complète de fournitures pour un élève en école primaire s'élève à 233 euros contre 190 euros, soit une hausse de 23% de 2022 à 2023. En moyenne, tous niveaux scolaires confondus, c’est une hausse de 11% qu’observe l’association UFC-Que Choisir. Son directeur, Grégory Caret en explique les raisons : « Il existe une difficulté d’approvisionnement dans beaucoup de matières premières et notamment le papier. Bien que le cours du marché soit à la baisse, le prix est toujours important en rayon ».
Signe que les ménages peinent à absorber cette hausse des coûts, ils « privilégient les marques de grande distribution plutôt que les grandes marques », observe le président d’UFC-Que Choisir. « Les consommateurs chassent les prix, épluchent les éventuelles promotions ».
Si une baisse des prix était attendue en cette rentrée, les enseignes de la grande distribution annoncent finalement qu’il n’y en aura pas, ou très peu. « L’intention n’est pas de baisser les prix, mais de faire des promotions, or ils en font toute l’année quand ils veulent écouler une marque plus qu’une autre », raconte Grégory Caret. « Même si les promotions risquent d’affluer », celui-ci prévient les familles : « Il ne faut pas se faire avoir, acheter en quantité raisonnable et non au-delà des besoins ». Comme ces stylos vendus par paquets de vingt, ou les copies doubles que l’on trouve par 600 pages.
Si ce sont les fournitures scolaires les stars du moment, elles ne sont pas seules à rendre la fin du mois compliquée. Pour rappel, les mois de mai à juillet ont battu des records cette année : « On a connu une hausse de 14% sur un an et de 25% sur les 18 derniers mois. Et cette augmentation est vraie pour tous les rayons alimentaires, l'épicerie et la viande sont les plus touchés », précise Grégory Caret.
Une inflation qui a profité au secteur de la grande distribution. Le président d’UFC-Que Choisir détaille : « Quand il y a une petite pénurie, il y a des spéculateurs qui viennent sur les marchés, qui renforcent l’augmentation des prix. Ça spécule… Après tout le monde en profite pour restaurer ses marges ». Un mécanisme qui s’est déjà déroulé en 2022, où la France a connu un fort écart entre les prix des matières premières et les prix en rayon : « Quand par exemple le café prenait 40 centimes par paquet, pour la matière première, ça se transformait en 1 euro en bout de chaîne pour le consommateur », complète Grégory Caret.
Résultat, les Français se retrouvent à se priver d’autres activités pour ne pas dépasser le budget. Des activités moins vitales comme aller chez le coiffeur ne devient plus une priorité. Durant l’été 2023, ce sont 459 salons et instituts de beauté qui ont fermé leurs portes. Un chiffre en hausse de 35%, selon une étude du cabinet Altares.
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