"Comme à chaque fois qu’il y a un phénomène terroriste. Il faut bien comprendre que l’on s’est un peu laissé amadouer par le caractère très étatique et très militaire conventionnel de Daech en Irak et en Syrie pendant deux trois ans. En réalité, le terrorisme procède généralement de manière extrêmement différente, c’est-à-dire de façon totalement délocalisée, asymétrique, frappant des populations civiles et en faisant le plus de publicité possible, au sein des Etats qu’on prétend détester. Aujourd’hui le problème c’est bien l’islamisme radical, beaucoup plus que la forme étatique qu’il a pris pendant une petite parenthèse" explique Frédéric Encel, géopolitologue et professeur de relations internationales à la Paris Business School.
"Ces dernières années, on s’aperçoit qu’il y a très peu de vrais loups solitaires. Des autoradicalisés sur Internet ou à la mosquée, cela n’existe quasiment pas. On fonctionne en réseau même si c’est en petite cellule. Après, même si on a affaire à des gens qui ne parviennent pas à provoquer des attentats factuellement ou symboliquement monstres, ils vont quand même tenter de donner un écho médiatique à leurs actes. Et au fond quoi de mieux qu’un lieu non symbolique, non religieux, pas gardé, hors des grandes villes, et où l’on est certain de trouver plusieurs dizaines de personnes au minimum ? On va ainsi pouvoir effrayer l’intégralité des citoyens. C’est quelque chose de nouveau par rapport à ce que l’on a pu voir ces dernières années" ajoute Frédéric Encel.
"Et par opportunité. Un attentat n’est pas si facile à organiser. Pour aller frapper des CRS, il a fallu les filer sans se faire repérer. Il a fallu trouver quelques armes, ce qui n’est pas si facile que ça. Il a fallu ensuite recueillir des informations techniques sur le meilleur moment et le meilleur lieu pour frapper. On a à faire à des attentats d’opportunité ou d’opportunisme" conclut le géopolitologue.
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