Il y a deux ans, l’UFC Que Choisir avait déjà publié une étude sur les produits bio vendus en grande surface. Rien ne semble pourtant avoir changé. Une pomme bio coûte aujourd’hui plus cher qu’une pomme classique. "Au bout de deux ans, cela n’a pas évolué. Qu’une pomme bio coûte plus cher qu’une pomme conventionnelle, on n’a rien à y redire. Le problème c’est de savoir quelle est la différence de tarifs entre les deux. Le prix agricole d’une pomme conventionnelle est moins élevé que le prix agricole d’une pomme bio. Mais il faut savoir qu’il y a 40% du différentiel du prix qui ne s’explique pas par la production, mais par les marges que prennent les distributeurs au passage. Et ce n’est pas normal" explique Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir.
Pour réaliser cette étude, l’UFC Que Choisir a enquêté sur les 24 fruits et légumes les plus consommés. Et l’association de consommateurs a réalisé que la politique de marge de la grande distribution varie en fonction du type de fruit ou de légume. "Par exemple, la marge est la même sensiblement pour des carottes, pour des oignons, pour de l’ail, que ce soit bio ou pas. Ce qui est en tête de la consommation des fruits et légumes, ce sont les pommes de terre, les tomates et les pommes. Et comme par hasard, c’est là que la grande distribution a une stratégie de marge extrêmement élevée. C’est un choix délibéré. La grande distribution joue sur l’engouement pour les produits bio" ajoute-t-il.
Le bio se conservant moins bien que les produits conventionnels, les grandes surfaces doivent sans doute faire face à un peu plus de pertes. Mais cela n’explique pas une telle différence de prix. L’association de consommateurs rappelle que les grandes surfaces se fournissent au jour le jour. "Il y a une rotation très grande, qu’on ne vienne pas nous dire qu’ils jettent les ¾ de leurs produits bio. Il n’y a pas une explosion des coûts pour mettre en rayon des produits bio. C’est de l’enfumage" lance le président de l'UFC-Que Choisir.
"C’est en réalité une stratégie commerciale pour marger à l’ombre. Et les consommateurs ne le savent pas. […] Le message que l’on veut faire passer, c’est que le consommateur a un rôle à jouer. Mais pour cela, il doit être informé. Quand il est informé, il peut faire des économies et préserver son pouvoir d’achat en ne mettant pas tous ses fruits et légumes dans le même panier" conclut Alain Bazot.
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