Mais gaspiller quoi ? Gaspiller son argent, son temps l’eau, les provisions, ou encore ses forces, son énergie, son talent. Donc, s’impose sans aucun doute la chasse au gaspillage.
En effet, il s’agissait d’une campagne lancée par le ministère de l’Industrie pour inciter les automobilistes à conduire plus économiquement. Le ministre de l’industrie lui-même alors, André Giraud, poussait à économiser 10 à 15 % de son essence. Et quelques-uns s’en souviennent certainement, le gaspi était alors personnifié par un petit bonhomme rose avec un gros ventre et une tête en forme d’entonnoir. Il représentait le litre d’essence gaspillée. C’était l’une des premières fortes prises de conscience de notre gaspillage.
En fait, il faut partir du verbe gaspiller qui vient du croisement de deux sources. D’un côté le verbe gaspailler, issu d’un dialecte de l’Ouest de Nantes, qui voulait dire, "répandre la paille du blé", d’où en ancien français, la formule "jeter à gouaspail", jeter quelque chose sans soin, en gaspillant donc. Et le second d’origine provençale, le verbe gaspilha, signifiant grapiller, mais très vite aussi "gaspiller". Le verbe "gaspiller" entrait en langue française en 1549. Au départ, synonyme d’abîmer quelque chose, gaspiller un objet, du linge, des papiers, c’était ne pas en être soigneux, mais le sens moderne vint très vite et au XVIIe voici l’exemple de Furetière : "Ce jeune homme a tout gaspillé le bien que lui a laissé son père". Et puis vient aussi à cette époque une expression qui nous est restée.
Le gaspillage des deniers publics. Quant au gaspillage du temps, voici Scribe s’écriant "Tout mon temps est véritablement gaspillé par les invitations et les dîners en villes" ? Enfin, quand j’étais jeune, j’ai assurément gaspillé un temps considérable au babyfoot.
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