Il en ressort une demande de baisse d’impôts, de justice fiscale, de services publics de proximité ainsi que plus d’écologie et de démocratie participative. Le Premier ministre a affiché la volonté de l’exécutif d’annoncer des décisions fortes.
"Je retiens une colère très forte, un ton souvent assez autoritaire, une volonté d’exemplarité et une volonté d’écoute, surtout au niveau local. Dans le fond, on est dans une nouvelle phase de la démocratie. Et il y a un très haut niveau d’attentes démocratiques" explique âLuc Rouban, sociologue, directeur de recherches au Cevipof, à Sciences Po et au CNRS.
"Oui et non. J’ai écouté attentivement le discours du Premier ministre. En matière de fiscalité, il parle bien de ras-le-bol fiscal mais en disant que pour baisser les impôts, il faut aussi baisser la dépense publique. On pourrait penser que dans le fond, on pourrait aller vers une forme d’orientation des résultats du grand débat, vers une forme de politique néo-libérale. Il faut donc attendre les propositions du président de la République. Ce qui pose le problème du redéploiement des services publics. Vous avez la question de la décentralisation. Vous avez la question du mécontentement des élus locaux. Les termes de l’équation sont posés mais elle n’est pas résolue. On attend des propositions concrètes car si les Français veulent plus de services publics avec moins de dépense publique, il va falloir trouver des solutions institutionnelles" ajoute-t-il.
"La force des propositions est très relative. On ne va pas aller vers l’explosion du cadre constitutionnel de la Vème République. D’autant plus que les propositions des personnes ayant participé au grand débat sont quand même en retrait par rapport à celles des Gilets jaunes. On est beaucoup moins dans la démocratie directe que dans l’amélioration de la démocratie représentative. Je pense que l’on peut aller vers une nouvelle orientation de la décentralisation. Maintenant, on va renvoyer l’ensemble du dossier à la démocratie représentative. Il faut trouver un compromis politique. Le gouvernement a entendu. Maintenant, on va observer l’interprétation de cette écoute en termes politiques classiques" conclut le sociologue.
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