Jeudi 2 décembre dernier, le pape François acceptait la démission de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris. On en parlait ce matin avec Guy Aurenche, ancien président du CCFD- Terre Solidaire, membre du centre pastoral Saint Merry.
Une décision aussi rapide qu’est profonde et douloureuse la crise qui secoue le diocèse de Paris depuis fin novembre, et sans doute même avant. Jeudi 2 décembre dernier, le pape François a accepté la démission de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, mis en cause depuis quelques jours à propos de sa gestion de l’archidiocèse, et d’une relation "ambiguë", selon ses propres mots, avec une femme de son entourage.
Il faut dire que les affaires s’accumulent depuis un moment. La fermeture de Saint Merry, le renvoi du directeur de l’établissement scolaire Saint Jean de Passy, les démissions successives de ses deux vicaires généraux. Et puis cette affaire, plus ancienne, qui remonte à 2012 où à l’époque Mgr Michel Aupetit aurait entretenu une liaison avec une femme. S’il réfute toute relation amoureuse ou sexuelle avec cette personne, l’archevêque de Paris admet une relation ambiguë à laquelle il avait mis un terme.
Des crises qui posent de nombreuses questions sur la gouvernance de l’Eglise, la place des laïcs, celle de l’évêque. Mgr Michel Aupetit explique dans une courte vidéo publiée jeudi qu’il a remis sa charge au pape pour préserver le diocèse de la division qui née toujours de la suspicion. "J’ai toujours été quelqu’un qui plaidait pour le dialogue. L’histoire de Saint Merry est une demande de dialogue. Je vis cet événement comme un élément de la crise de l’Eglise, une Eglise que j’aime. Mais dans le mot crise, il y a le mot renaissance" explique Guy Aurenche sur RCF.
Ce dernier ajoute avoir regretté que "certains médias aient mêlé ces problèmes de gouvernance, d’autoritarisme dans la manière de gérer le diocèse de Paris avec une hypothétique histoire de relation féminine. Notre problème est quel est le visage de l’Eglise ? Et j’espère que nous allons rebondir ensemble". Guy Aurenche fait évidemment allusion à l’article de l’hebdomadaire Le Point, où il est cité, et qui a mis le feu aux poudres la semaine dernière.
Dans l’article, et sur RCF, Guy Aurenche revient sur la fin du centre pastoral Saint Merry, créé il y a plus de 70 ans, et l’absence totale de dialogue avec les instances religieuses parisiennes, qui en ont décidé l’an dernier la fermeture. "C’était un centre destiné à ouvrir de nouveaux chemins au service du diocèse de Paris" plaide-t-il. "Le non-dialogue est un geste anti-évangélique" lance-t-il avant de déclarer qu’il est temps de "nous interroger sur la manière dont nous voulons animer cette communauté d’Eglise".
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