Haute-Savoie : quelle paroisse pour demain ?

On ne doit pas se contenter d'aller à la messe : il faut oser parler du Christ à ceux qui frappent à la porte ! 

Christophe Mugnier, engagé sur le secteur de Meythet. Avec d’autres jeunes paroissiens dans les années 1995, il avait géré la souscription pour la construction de l’église Saint-Paul. « On parle beaucoup de déchristianisation. Malgré tout, une centaine de personnes frappent à la porte de la paroisse pour une demande de baptême ou de mariage. Ils ont cette demande, mais connaissent très mal le Christ. Il faut les accompagner. Les paroissiens ne doivent pas se contenter d'aller à la messe : ils doivent s'impliquer pour parler de Jésus. Ca fait grandir et ça donne de la Joie. »

Juliette Massas, membre de l’équipe missionnaire du diocèse d’Annecy (équipe qui accompagne les paroisses dans le discernement d’une vision pastorale). « 5 ans après, les premières visions pastorales des paroisses ne sont pas périmées. En revanche, il est bien de se poser, personnellement et collectivement, pour les relire et se tourner vers l’avenir. En quoi cette vision m’a fait bouger, en tant que disciple-missionnaire ? Qu’avons-nous mis en place, de ce que nous avions imaginé ? Quelles actions répondraient à la vision et aux enjeux actuels que nous ressentons ? »

Connaître le monde qui nous entoure pour servir et dialoguer 

Mathilde Perriot-Conte, de la génération des 25-45 ans, a pris différentes responsabilités ces dernières années dans la paroisse Saint-Luc entre Fier et Mandallaz. « Il y a beaucoup de nouveaux arrivants dans nos communes. L'un des défis est de faire expérimenter l'accueil de la communauté à ceux qui viennent pour la première fois. Pour qu'ils sentent qu'ici une communauté humaine, vivante et joyeuse, peut être le lieu où ils auront plaisir à vivre leur foi. »

Vincent Brunier, délégué épiscopal à la Parole Sociale de l’Eglise. « Le service du frère et la mise en œuvre de la parole sociale de l’église nécessitent d’entrer en dialogue avec l’autre et avec le monde. Encore faut-il connaître ce monde qui nous entoure ! La paroisse Saint-Luc a souhaité faire le portrait socio-démographique de son territoire. Ce document ne dit pas tout, mais il est un bon indicateur pour discerner les richesses, pauvretés et tensions du territoire. »

La paroisse : une fontaine d'eau vive au milieu du village 

Monseigneur Yves Le Saux, évêque d'Annecy. « J'aime l'image de Jean XXIII : la paroisse doit être comme la fontaine au milieu du village. Une fontaine pour tous, une eau qui ne stagne pas. Aujourd'hui, il faut penser en territoire de mission : savoir s'allier avec les autres quand c'est nécessaire, savoir faire autrement que comme on a toujours fait. Il n'y aura probablement pas un modèle unique de paroisse, mais chacune doit être, à sa manière, la fontaine au milieu du village. »

Flavien Zitoun, confirmé à l'âge adulte et aujourd'hui engagé dans la paroisse Saint-Luc. « J'ai expérimenté un accueil fraternel et un parcours très enrichissant, pour préparer ma confirmation. Le vieillissement des personnes engagées et la baisse des vocations sacerdotales peuvent interroger sur l'avenir. Mais écouter le Christ m'invite à me retrousser les manches et à regarder vers l'avenir avec Espérance ! »

Dans l'actualité de la semaine : randonner avec migrants, une initiative chrétienne ; les sœurs de la Croix veulent créer une Maison d'Alliance à Annecy ; lire les psaumes, le défi œcuménique de l'année pour l'association Bible et Culture en Genevois