Des responsables religieux du monde entier signent les 9 et 10 Juillet à Hiroshima l'appel de Rome pour une éthique de l'intelligence artificielle. Ce document publié en 2020 émane de l'Académie Pontificale pour la Vie. Les précisions de l'historien Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits.
À Rome, le 28 février 2020, l’Académie Pontificale pour la Vie, Microsoft, IBM, la FAO, le gouvernement italien, ont été les premiers signataires de l’« Appel pour une éthique de l’IA ».
Le document de l'Académie pontificale pour la vie veut soutenir une approche éthique de l’intelligence artificielle et promouvoir un sens des responsabilités parmi les organisations, les gouvernements et les institutions. Il s'agit de dessiner un futur dans lequel l’innovation numérique et le progrès technologique servent le génie et la créativité humaine et non leur remplacement progressif. Ce texte continue à être présenté et ratifié. C'est le cas de l'archevêque de Canterbury, Justin Welby et de dignitaires musulmans et juifs. Plusieurs représentants des religions asiatiques signent les 9 et 10 Juillet 2024 « l’Appel de Rome pour une éthique de l’IA » en juillet prochain à Hiroshima.
Pour l'historien Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits, "l'esprit de cet appel, c'est de dire que l'intelligence artificielle est quelque chose de bon, de positif, à condition que ce soit mis au service du bien commun et du développement humain."
En signant cet appel, les responsables religieux disent vouloir souligner qu'il est essentiel de guider le développement de l'IA avec des principes éthiques.
"L'Église se positionne dans un combat qui est le sien depuis toujours", explique Jean Baptiste Noé. "Il s'agit du rapport entre la science et la foi, c'est aussi une question morale," ajoute t-il. "En disant que la science est bonne, elle est positive, elle permet d'améliorer les conditions de vie, elle permet de réduire la pauvreté, mais elle est bonne si elle est bien orientée et si elle est vraiment utilisée au service des plus faibles et au service du développement humain. Et pour cela, elle doit respecter des normes morales.
Le Saint-Siège parle d'« algor-éthique », un mélange entre algorithme et éthique, un terme que François a régulièrement utilisé, avec l'idée également que cette éthique, cette morale, n'est pas uniquement chrétienne, elle doit être appropriée par l'ensemble de l'humanité."
A Hiroshima, on veut rappeler qu'une science mal utilisée peut être désastreuse, mais que bien utilisée, au contraire, elle peut contribuer au développement de l'humanité
Hiroshima, ciblé par des bombardements atomiques en 1945, est un lieu emblématique. Pour l'historien Jean Baptiste Noé, "le fait que l'appel soit ratifié à Hiroshima vient illustrer le fait que le nucléaire bien utilisé, c'est formidable, ça donne de l'énergie, ça permet également de faire des radiographies. En revanche, mal utilisé, cela fait des armes nucléaires et cela peut tuer des milliers de personnes. C'est pareil pour l'intelligence artificielle, ça peut être bien ou mal utilisé."
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