On ne parlait jusqu’ici que d’une maison, d’une ville qui était victime d’un incendie, comme le gigantesque incendie de Londres au XVIIe siècle, mais on n’a jamais parlé de l’incendie d’un pays ou d’une surface pareille et c’est pourtant le cas avec l’Australie, donnant presque vie à l’image de la planète qui brûle. Alors, vite jetons de l’eau étymologique sur ce mot pour le moins brûlant…
Effectivement, c’est du latin incendium, embrasement, feu, mais aussi ardeur des sentiments que vient le mot « incendie » attesté en français en 1575. Mais déjà au milieu du XIe siècle, était né le mot encendi, en tant que grand feu. En vérité, quand un pays s’embrase comme l’Australie, on peut presque parler de « conflagration », or justement, si depuis le XXe siècle, une conflagration désigne un bouleversement de grande portée, un cataclysme, voire un conflit international, autrefois une conflagration n’était autre qu’un embrasement de très grande ampleur.
Il y avait même un verbe, se conflagrer désignant le fait de s’enflammer : le château se conflagre pouvait-on dire… En fait, dans le mot « conflagration », on retrouve le verbe latin flagrare, brûler, de même famille étymologique que flamme. Et d’ailleurs dans le Voyage de la haute Pennsylvanie, publié en 1801 l’auteur John de Crèvecoeur signale encore les « conflagrations dévorantes que nos chasseurs allument au milieu des plaines herbées ». Voilà qui ramène aux incendies de forêt. Et avec le mot incendie aussi aux Grammairiens…
Eh bien je pense à Grévisse donnant pour exemple : "On ne dit pas : la ville prise, elle fut incendiée par les soldats, mais une fois prise, la ville fut incendiée par les soldats. Voilà c’est le vertige des grammairiens, qu’importe si la ville brûle pourvu qu’on ne fasse pas de faute de grammaire !"
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