"C’est une question assez compliquée. Se prononcer sur ce qui s’est déroulé récemment serait assez risqué. Ce qui est clair, c’est qu’on ne peut pas lutter efficacement contre les précipitations intenses, mais on peut mieux les gérer, et surtout leurs conséquences, dans un système urbain. Il y a eu une période de manque de réflexion dans l’urbanisme où les questions de l’eau étaient complètement négligées. Et avec l’augmentation de la bétonisation, on a vu un accroissement notable du ruissellement" explique Daniel Shertzer, chercheur enseignant à l’école nationale des ponts et chaussées, directeur de la chaire Hydrologie, pour une ville résiliente.
"Il y a une réflexion très large qui a été menée ces dernières années et qui a conduit à une solution fondée sur la nature. L’idée générale est de réimplanter la nature dans les villes. Cela n’est pas simplement pour faire jolie, mais car les écosystèmes ont une certaine efficacité pour lutter contre différentes choses, que ce soient les îlots de chaleur ou les inondations. Il faut s’appuyer sur de nouvelles technologies qui prennent en compte ce que la nature est capable de faire" ajoute ce spécialiste.
"La notion de zone inondable est une notion souvent un peur arbitraire. Ce n’est pas forcément l’interdiction qui règle les problèmes. Par contre on ne peut pas construire n’importe comment dans une zone inondable. Il y a des architectes qui ont développé certaines techniques pour pouvoir le faire de façon raisonnée. La question est donc de savoir si on fait de l’urbanisation raisonnée en zone inondable, ou irraisonnée, ce qui amène des catastrophes" conclut Daniel Shertzer.
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