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Jauge dans les festivals: "C’est antinomique d’associer 'assis' au mot festival"

Un article rédigé par Pierre Girault - RCF,  - Modifié le 1 mars 2021
Le dossier de la rédactionJauge dans les festivals: "C’est antinomique d’associer 'assis' au mot festival"
Annulation, report ou adaptation. Voici les choix qui se proposent aux organisateurs de festival après que la jauge a été fixée à 5.000 personnes et que les festivaliers devront être assis.
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En Bretagne c'est tout un pan de la culture qui vacille. D’après l’INSEE, en 2019, les évènements de plus de 10 000 entrées payantes ont attiré 707.000 festivaliers dans la région.

De la frustration et des inquiétudes

Avec les annonces, les sentiments sont partagés entre soulagement et frustration. "Nous sommes déçus et insatisfaits de cette décision. On parle plus de concerts que de festivals. Est-ce que vous imaginez sexion d’assaut en distancié ? C’est antinomique d’associer assis au mot festival", réagit Jo Bernard, directeur de Régie scène au festival "la fête du bruit", qui a lieu traditionnellement mi août à Landerneau et à Saint Nolff.

Et certains évènements s’en sortent tout de même mieux que d'autres. Ils s’adaptent plus facilement. Comme avec le festival Jazz en ville de Vannes. "Il y a une part d’adaptation qui est réalisable. On va pouvoir développer un panel d’esthétique musicale", explique Cédric Le Ru, son directeur artistique. Et pour se préparer, les organisateurs font des réunions techniques pour notamment évaluer les flux ou encore les dispositifs d’assises. 

Autre incontournable : le festival Interceltique de Lorient dans le Morbihan. Pour rappel, sur 10 jours début août, c’est 750.000 personnes qui profitent des festivités. Avec des événements dans les cinémas, dans les centres d’expositions, au palais des congrès et même dans des églises Lorientaises. Il y aura donc là aussi des adaptations. Mais par exemple faire un concert avec 5.000 personnes dans le stade du Moustoir, les organisateurs savent le faire. "Les contraintes c’est mieux que rien. L'année dernière c’était l’annulation pure et simple", tempère le directeur du festival, Lisardo Lombardia.

Pour la 29ème édition des Vieilles Charrues, il y aura 10 soirées entre le 8 et le 18 juillet. "Il n'est pas envisageable d’imaginer un été sans Vieilles Charrues, un été silencieux. C’est important pour tous ceux qui font le festival de se retrouver, de se remettre au travail", assure Jérôme Tréhorel, le directeur du festival.

Un budget qu'il faudra adapter avec un public limité

Le budget des Vieilles Charrues s'élève à 17 millions d’euros, en précisant que le festival n’a pas de subvention. Une somme importante qui provient donc majoritairement de la billetterie. Avec une jauge à 5.000 personnes, faire venir des artistes réputés sera compliqué surtout au niveau des cachets de représentation. Et c’est valable pour tous les festivals. 

Il ne faut pas oublier l’impact sur les emplois également. "La Fête du bruit" c’est 200 intermittents du spectacle. Les Vieilles Charrues comptent 700 employés pour l’édition 2019. Il y a aussi les structures autour des festivals : pour la nourriture, les hébergements, les transports…

Des retombées économiques en baisse

Les retombées économiques sont très importantes. Exemple avec les Vieilles Charrues, cela représente plus de 18 millions d’euros pour le territoire. "Il va falloir continuer à accompagner ces structures. Les gens viennent passer quelques jours au festival et restent dans la région. C’est plein de choses très positives pour notre territoire", affirme Anne Gallo, vice présidente du Conseil régional en charge du tourisme, du patrimoine et des voies navigables pour la Bretagne. Pour soutenir  les festivals, le ministère de la Culture a annoncé la mise en place d'un fonds de soutien de 30 millions d'euros.

Le dossier de la rédaction © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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