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Jean-Olivier Viout : "L'atmosphère du procès Barbie était très digne"

RCF Haute-Savoie,  - Modifié le 16 juillet 2019
Il y a 32 ans, s'ouvrait un procès hors-norme à Lyon. Celui du haut-dignitaire nazi Klaus Barbie. Entretien avec le procureur-adjoint de l'époque Jean-Olivier Viout, de passage à Annecy.
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On le surnommait "Le Boucher de Lyon", celui qui fut le chef de la Gestapo lyonnaise de 1943 à 1944 est aussi le premier haut-dignitaire nazi à être jugé pour crime contre l'humanité. Plus de 10 000 juifs et résistants sont passés entre les mains du tortionnaire Klaus Barbie à la prison de Montluc à Lyon. 

Klaus barbie, jugé pour crime contre l'humanité

En mai 1987, salle des Pas Perdus à Lyon, la tension est palpable ! Klaus Barbie face à ses victimes ! Ce procès est inédit, c'est la première fois qu'un homme est jugé pour crime contre l'humanité. Jean-Olivier Viout, substitut du procureur général de l'époque, parle de "super crime de guerre". La différence avec le crime de guerre est majeure. "Le crime est punissable de la peine de mort, et surtout imprescriptible" précise l'actuel président de l'Académie des Sciences, des Belles Lettres, et des Arts de Savoie.  C'est l'académicien André Frossard qui aura donné la définition la plus précise du crime contre l'humanité, selon les personnes présentes sur place. "Il y a crime contre l'humanité lorsqu'on tue quelqu'un sous prétexte qu'il est né", extrait du témoignage d'André Frossard.    

Une mise en scène soigneusement travaillée

Salle des Pas Perdus à Lyon, mai 1987. "L'atmosphère est très lourde, mais très digne" se souvient Jean-Olivier Viout. Les victimes et la Cour ne souhaitent surtout pas donner de Klaus Barbie une image de "bête furieuse livrée à la vindicte populaire" explique-t-il. En effet, le procès est retransmis à la télévision, et stocké dans les archives de l'INA.  

Des témoignages bouleversants 

Un procès qui aura duré plusieurs jours. 145 heures de débats. 145 heures de témoignages de victimes. "L'indicible était vaincu" rappelle Jean-Olivier Viout. 

Une leçon ?

Le procès Barbie est derrière nous, mais ce procès revient comme un boomerang. Criant de vérité, et résonnant d'actualité. "Il faut tirer les leçons" de cette barbarie. "On ne nait pas fanatique, on le devient" prévient Jean-Olivier Viout. "C'est un procès contemporain" conclut-il.  

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